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Raid des forces ukrainiennes pour reprendre Slaviansk

2 mai 2014, 13:37

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Raid des forces ukrainiennes pour reprendre Slaviansk

Les forces de sécurité ukrainiennes sont passées à l'offensive vendredi à l'aube pour tenter de reprendre la ville de Slaviansk, encerclant ce bastion des séparatistes pro-russes de l'est du pays et envoyant des hélicoptères d'attaque dont l'un a été abattu par les rebelles, tuant son pilote.

 

Selon le ministre ukrainien de l'Intérieur, Arsen Avakov, les forces spéciales se heurtent à la résistance des séparatistes qui ont recours à l'artillerie lourde, "y compris des lance-grenades et des missiles antiaériens portatifs".

 

"Un pilote est mort et il y a des blessés", écrit-il sur sa page Facebook.

 

Arsen Avakov ajoute que les séparatistes qui contrôlent cette ville du Donbass bénéficient du soutien de mercenaires professionnels.

 

L'offensive en cours, a-t-il souligné, constitue la "phase active de l'opération antiterroriste" lancée mi-avril par le pouvoir central. Ses objectifs sont simples, ajoute-t-il: "Libérer les otages, leur faire rendre les armes et libérer les bâtiments administratifs et rétablir le fonctionnement normal de l'administration municipale."

 

 

De son côté, Viatcheslav Ponomariov, le maire autoproclamé de cette ville de 130.000 habitants où sept observateurs militaires étrangers sont détenus depuis une semaine, a déclaré que deux hélicoptères des forces de sécurité avaient été abattus et qu'un pilote avait été capturé, l'autre ayant été tué.

 

Ses informations ont été confirmées par les services de sécurité (SBU): un hélicoptère militaire Mi-24 a été abattu, un membre de l'équipage a été tué, l'autre capturé, indique-t-on au SBU.

 

Un second Mi-24 qui volait en tandem avec le premier appareil a été contraint à un atterrissage forcé et un troisième hélicoptère transportant des médecins a été touché par des tirs, qui ont blessé un membre de l'équipe médicale à son bord.

 

Un des hélicoptères a été touché par un missile anti-aérien portatif. Comme Avakov, le SBU y voit la preuve que "des spécialistes militaires étrangers entraînés et hautement qualifiés" opèrent dans le secteur, et "pas seulement, contrairement à ce qu'affirme la Russie, des civils dotés d'armes qu'ils ont prises dans des armureries".

 

Les combats ont éclaté vers 04h00 (01h00 GMT), selon des responsables locaux et des témoins. Un photographe de Reuters présent sur place a pu voir un hélicoptère de l'armée ouvrir le feu dans les faubourgs de la ville, et des coups de feu ont retenti.

 

Arsen Avakov a souligné que les forces ukrainiennes, venues du ministère de l'Intérieur, de la Garde nationale et des forces armées, avaient pour consigne de ne pas ouvrir le feu contre des zones résidentielles.

 

Escalade

 

Cette intervention marque une nouvelle escalade des tensions entre le pouvoir central et les séparatistes de l'Est russophone du pays.

 

Depuis le début du mois d'avril, des groupes armés favorables à une union avec la Russie ont saisi des bâtiments officiels dans les villes du bassin minier du Donbass.

 

A Donetsk, la plus grande ville tombée entre leurs mains jusqu'à présent, ils ont proclamé une "république populaire" et annoncé la tenue d'un référendum d'autodétermination le 11 mai sur le modèle de ce qui s'est produit en mars en Crimée.

 

Kiev a reconnu qu'il ne contrôlait guère certaines forces de police dans l'Est.

 

Après avoir annoncé mardi la mise à pied des chefs de la police à Donetsk et Louhansk, les deux grandes villes du Donbass, le président par intérim, Oleksander Tourtchinov, a signé jeudi un décret rétablissant le service miliaire obligatoire pour les hommes âgés de 18 à 25 ans.

 

Les tensions extrêmes devraient compliquer le déroulement de l'élection présidentielle prévue le 25 mai dans tout le pays et dont les nouvelles autorités installées à Kiev après la chute du président Viktor Ianoukovitch le 22 février espèrent qu'elle permettra de tourner la page d'une période chaotique.

 

Accusée par le gouvernement ukrainien d'orchestrer les troubles, la Russie dément toute implication mais a massé des dizaines de milliers de soldats le long de la frontière, selon l'Otan, et se réserve le droit d'intervenir pour protéger les populations russophones si elle les juge menacées.