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Immobilier: le secteur craint un effondrement des prix

29 avril 2014, 16:26

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Immobilier: le secteur craint un effondrement des prix

Les spécialistes de l’immobilier semblent s’accorder sur un point. Le pays n’est pas dans une situation de bulle, où les prix de l’immobilier augmentent rapidement et sans lien avec les fondamentaux économiques tels que les rendements locatifs. Pour autant, le contexte actuel n’en est pas moins rassurant.

 

Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’engouement pour l’immobilier ces dernières années, combiné à la morosité économique qui nous hante depuis le début de la récession mondiale en 2008, a entraîné un surplus sans précédent de l’offre à tous les niveaux : espaces bureaux, terrains, appartements et même le créneau IRS/ERS (Integrated Resorts Scheme/ Real Estate Scheme).

 

En revanche, les spécialistes du secteur foncier notent une certaine stabilisation du prix des terrains ces dernières années. «S’agissant des terrains résidentiels, il n’y a pas eu d’augmentation de prix ces trois dernières années», explique l’un d’entre eux. Et d’ajouter que cela fait suite à d’importantes augmentations pendant la période de 2002 à 2008.

 

Ainsi, une toise à Ébène aujourd’hui coûte près de Rs 25 000. Idem à Sodnac, alors qu’à Rivière-Noire le prix à la toise peut varier entre Rs 15 000 et Rs 30 000.

 

Face au surplus de l’offre, une correction du marché semble imminente. «Ce surplus d’espaces va entraîner automatiquement un réajustement des prix de l’immobilier, des prix qui seront plus proches des réalités du marché», soutient, pour sa part, Swadicq Nuthay, économiste et Chief Executive Officer du groupe Axys.

 

Il observe qu’avant la crise, le prix des villas de luxe avait flambé en raison d’une forte demande venant des étrangers. Selon lui, l’engouement des expatriés pour des IRS avait fait monter artificiellement le loyer pour ce type de résidence. À tel point, dit-il, qu’il y avait une concentration des expatriés dans certaines régions littorales du pays.

 

Pourtant, malgré des apports massifs en investissements étrangers, même le créneau IRS/ERS souffre d’un manque d’acquéreurs : seulement 1 122 des 4 288 villas IRS/ERS approuvées à ce jour par le Board of Investment ont été vendues adécembre l’année dernière.

 

La possibilité d’une bulle étant pour l’instant écartée, c’est celle d’un effondrement des prix qui inquiète. Les mesures prises par la Banque de Maurice en octobre de l’année dernière pour contenir le crédit au secteur de la construction, entre autres, pourraient bien aggraver la situation, d’autant plus que plusieurs projets immobiliers trouvent déjà difficilement preneurs.

 

Pour Kentish Moorghen, Chartered Valuation Surveyor, la priorité est désormais de faciliter l’accès à l’immobilier de la classe moyenne.