L’association Nou Nouvo Baz collabore avec l’organisation non gouvernementale anglaise «Refugee Action Choices» pour aider les Mauriciens sans papiers à rentrer s’établir à Maurice en échange d’une incitation financière.

Créée en 2005 pour venir en aide aux enfants en situation de rue et aux femmes sans emploi de Sainte-Croix, l’organisation non gouvernementale Nou Nouvo Baz se tourne vers un autre public vulnérable en avril 2013 : les déçus de l’émigration vers Angleterre.

«Ce n’est pas un groupe vulnérable au sens où on l’entend habituellement, comme dans les poches de pauvreté. Mais de par leur échec à l’étranger, ces personnes sont fragilisées moralement, d’où la nécessité de leur apporter un support psychologique. Certains ont espéré le statut de «Résident permanent» pendant dix ans. Par respect, nous ne posons pas de questions sur leur passé, sauf s’ils veulent se confier», souligne Solange Potou, responsable de l’association Nou Nouvo Baz. «La plupart sont très gênés vis-à-vis de leurs proches, qui plaçaient leur espoir en eux pour venir s’installer en Angleterre par la suite. Ils n’osent pas avouer qu’ils n’ont pas réussi à régulariser leur situation et prétendent être revenus à Maurice seulement pour des vacances… Tous sont stressés de devoir faire face aux voisins, aux rumeurs, aux dettes aussi, et certains sont complètement déboussolés par le rythme de vie et le climat qui ne sont pas les mêmes… D’autres retrouvent leur maison inhabitable après le passage de voleurs ou de squatters… Nous n’avons pas forcément une solution pour tous leurs problèmes, mais nous les écoutons sans jugement et cela les soulage déjà.»

L’association Nou Nouvo Baz s’est retrouvée un peu par hasard investie de cette missiond’accompagnement originale.«Début 2013, nous avons répondu à un appel à intérêt de l’ONG anglaise Refugee Action Choices, qui cherchait un partenaire à Maurice. C’était une opportunité pour nous d’élever le niveau de nos services en travaillant avec une ONG de standard international», se souvient Solange Potou.

En Angleterre, Refugee Action Choices propos eaux personnes en situation irrégulière de retourner dans leur pays d’origineen échange d’une incitation financière couvrant les frais liés au voyage de retour et à la réinstallation. Depuis 2011, plus d’une centaine de Mauriciens séjournant illégalement en Angleterre se sont laissé convaincre.

Depuis mars 2013, Nou Nouvo Baz a traité 15 dossiers concernant 33 personnes. «Notre mission est de les suivre pendant les six mois suivant le retour à Maurice et d’agir comme intermédiaire pour le déboursement de la compensation financière», précise Solange Potou.

Ainsi, un célibataire peut toucher jusqu’à £1 500 (environ Rs 75 000) et une famille jusqu’à £ 2 000 (environ Rs 100 000) par personne. Cette somme est versée sur justificatifs et peut couvrir des dépenses variées comme une caution et un loyer, des frais de scolarité, l’investissement de base pour lancer un business, des dépenses de santé, le suivi par un psychologue…

L’association anglaise réfère chaque cas à NouNouvo Baz, avec un descriptif précis du projet professionnel de chaque bénéficiaire. «Notre rôle est de l’encourager et de s’assurer qu’il avance bien pour atteindre son objectif. Par exemple, une dame a créé un salon d’esthétique, un bénéficiaire s’est lancé comme photographe-cameraman, deux personnes ont ouvert un atelier de menuiserie, une bénéficiaire s’est spécialisée dans la décoration intérieure…», détaille Solange Potou.

Autant de succès concrets qui ont encouragé l’association Refugee Action Choices à renouveler son partenariat avec Nou Nouvo Baz jusqu’en mars 2015. Une nouvelle qui réjouit Solange Potou, qui travaille sur ce programme de réintégration avec ses deux filles, Tessa et Quinzy.

Nou Nouvo Baz

Tél : 5755 2940, 5914 9980 ou 216 7982

Rs 700 000 pour une unité agroalimentaire

Le projet d’autonomisation a été sponsorisé par le ministère de l’Égalité du genres.

À l’extérieur de la foire d’Abercrombie, Vania Julien propose des produits pour le moins originaux : piment kiwi, piment carambole, piment à l’orange...

Selon les jours, Vania vend aussi de la confiture et du sirop d’ananas, des achards, des fruits cristallisés, des chips de fruit à pain, de manioc ou encore d’arouille… Et elle rencontre déjà un certain succès auprès des clients.

Il y a quelques mois encore, Vania Julien, femme au foyer, ne s’imaginait pas devenir entrepreneuse. Mais le projet de l’organisation non gouvernementale Nou Nouvo Baz de Ste-Croix, soutenu par le ministère de l’Égalité du genre, l’a tout de suite intéressée.

L’association a touché environ Rs 700 000 du ministère pour lancer une unité agroalimentaire et offrir une formation professionnelle à 25 femmes, avec la collaboration de l’Agricultural Research &Extension Unit (AREU) de Curepipe.

«En plus de nos bénéficiaires de Ste-Croix, nous accueillons les filles-mères de L’Abri de Lumière de Baie-du- Tombeau et si d’autres associations souhaitent collaborer avec nous, ce sera avec plaisir », précise AnnabellePauline, l’une des deuxanimatrices du projet.

Installée dans les locaux de l’ancien hospice Père Laval, route Nicolay à Port-Louis, l’unité agroalimentaire est ouverte chaque matin, en semaine. L’occasion pour les femmes de tester de nouvelles recettes et de travailler ensemble en partageant des équipements qu’elles ne pourraient pas s’offrir, comme le séchoir pour les fruits et les légumes.

«Au départ, nous offrons les ingrédients que nous achetons en gros et les pots pour la conservation. Nous prêtons également le tricycle de l’association pour la vente. Petit à petit, l’objectif est que les femmes deviennent autonomes financièrement en assurant elles-mêmes leur fonds de roulement. Vania Julien est en bonne voie, c’est donc très encourageant pour nous, d’autant plus que l’unité agroalimentaire n’a été lancée qu’à la mi-février », seréjouit Annabelle Pauline,«pour que d’autres femmes suivent l’exemple de Vania, l’enjeu sera surtout de trouver de nouveaux points de vente».

Recherche de sponsors

L’association Nou Nouvo Baz souhaite que chaque bénéficiaire puisse lancer son business.

Native de Ste-Croix, Solange Potou a toujours eu à coeur d’aider les jeunes. Elle a travaillé tour à tour pour le “Trust fund for the social integration of vulnerable groups” en 2001 et 2002, puis pour le ministère de la Sécurité sociale pendant six ans au côté des enfants de rue.

Parmi les membres fondateurs de l’ONG SAFIRE en 2005, Solange se consacrera à cette ONG pendant un an, avant de créer Nou Nouvo Baz en 2006 à Ste-Croix.

Aujourd’hui, Solange Potou est à la recherche de sponsors pour proposer des activités à 400 jeunes de Cité-Briqueterie, Batterie-Cassée, Riche-Terre et cité La Cure. «De plus en plus de jeunes se regroupent sur le chemin et ont des comportements antisociaux, alors qu’ils auraient juste besoin d’être canalisés vers des loisirs valorisants comme le sport, la musique, le slam… Nous envisageons donc de former dix jeunes pour qu’ils deviennent “peer leaders”.Mais nous sommes toujours à la recherche des fonds pour former et rémunérer ces éducateurs», conclut Solange Potou.

L’appel est lancé !

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