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Trafic allégué de cadavres: le tragique destin de Jagwantee

12 avril 2014, 09:40

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Trafic allégué de cadavres: le tragique destin de Jagwantee

Elle s’appelait Jagwantee Ghoojooa. Et son corps a été retrouvé par la police parmi huit autres, lundi dernier, 7 avril, lors d’une descente du CCID au SSR Medical College, à Belle-RiveLa quincagénaire avait, en fait, trouvé refuge au Krishnanand Seva Ashram.

 

«Je connaissais à peine ma belle-soeur», confie d’emblée Sudevi Ghojooa. «On ne se côtoyait pas souvent», renchérit Gyandev Ghoojooa, le demi-frère de la défunte. Celle-ci était âgée d’une cinquantaine d’années au moment de sa mort. Elle habitait Building-Road à Bois-Chéri.

 

Jagwantee Ghoojooa, qui souffrait d’un handicap mental, avait élu domicile chez une tante, qui s’occupait d’elle. Mais à la mort de celle-ci, elle s’est retrouvée seule. Pour subsister, elle a pris de l’emploi en tant que bonne à tout faire chez la famille Maudarbux, à Bois-Chéri.

 

«Les gens n’arrêtaient pas de jaser»

 

Elle a développé une amitié profonde avec la maîtresse de maison, Taliba, qui était couturière et qu’elle appelait «didi» (soeur, NdlR). «Comme elle n’avait personne, nous l’avons accueillie. Monn rod protez enn malere. Pendant trois ans, aucun de ses proches n’est venu prendre de ses nouvelles», confie cette dernière.

 

Toutefois, Jagwantee Ghoojooa se sentait persécutée et les choses ont empiré au fil des années. «Les gens n’arrêtaient pas de jaser. Ils se demandaient pourquoi elle

avait choisi de vivre parmi des étrangers. À un moment donné, elle m’a demandé de lui trouver une place dans un hospice.» C’est là que Taliba Maudarbux s’est tournée vers le Krishnanand Seva Ashram de Calebasses…

 

Au bout de trois semaines, elle a rendu une visite à son amie pour vérifier, dit-elle, si celle-ci se trouvait entre de bonnes mains. Mais «elle était alitée et avait des ennuis de santé. Ce n’est que plusieurs semaines plus tard que j’ai reçu un appel de quelqu’un de l’ashram, m’informant que Jagwantee était décédée», précise Taliba Maudarbux.

 

«Je ne sais plus où donner de la tête»

 

Elle a alors pris contact avec le frère de la défunte pour lui apprendre la nouvelle, en croyant qu’il allait entamer des procédures pour réclamer le corps et organiser les funérailles, dit-elle. «Et cette semaine, j’ai été choquée d’apprendre que le cadavre de Jagwantee avait été retrouvé au SSR Medical College.  C’est horrible de finir ainsi…»

 

«Je ne sais pas quand exactement ma demi-soeur a rendu l’âme», déplore, pour sa part, Gyandev Ghoojooa.  «Voyez par vous-même, je ne sais plus où donner de la tête. Ma fille se marie vendredi !» Et de préciser qu’il décidera de la marche à suivre quant au corps de sa soeur, dès que possible…