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1er Mai des artistes : Le droit de gagner sa vie

3 mai 2013, 08:07

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1er Mai des artistes : Le droit de gagner sa vie

 

Le ton des artistes est monté d’un cran. Après les conférences de presse, les réunions dans les bureaux feutrés du ministère des Arts et de la Culture, une marche pacifique avec départ symbolique de la Mauritius Society of Authors (MASA), c’est avecun avocat et des critiques documentées de l’arsenal légal que l’Association des auteurs compositeurs mauriciens (AACM) a souhaité marquer la Fête du travail.

 

C’était hier, le 1er Mai, à la salle d’oeuvres du Sacré-Coeur, à Beau-Bassin. L’objectif : décider, «ki tapaz pou fer ?» Quelles nouvelles actions entreprendre quand les précédents leviers actionnés n’ont pas donné les résultats escomptés. Que faire alors que le Copyright Bill est attendu «incessamment» ? Et que l’AACM voit d’un mauvais oeil certaines de ses dispositions.

 

Si une National Arts and Culture Audit Commission a été évoquée, la soixantaine de personnes présentes a pris la résolution de créer un comitéavec divers représentants d’associations d’artistes.Ce comité compte demander au Premier ministre destopper le Copyright Bill sous sa forme actuelle.

 

Pour bien montrer le sérieux avec lequel les artistes envisagent leur futur, le premier intervenant de leur 1erMai était l’avocat Steven Sauhoboa. Il a décortiqué ce qui sont, selon lui, les failles du draft zero du CopyrightBill : «Il manque le pouvoir de calculer les tarifs pour l’utilisation de la musique. A l’heure actuelle, la MASA n’a pas le droit de réclamer des tarifs

 

L’avocat a aussi déploré les failles dans l’application de la loi : «En cour, le délit c’est ‘Dealing with CD in the absence of logo of MASA’». Cette «fête» du travail a surtout montré des artistes, travailleurs frustrés par la faillite de la société des droits d’auteurs (MASA). Une population active qui n’en a pas fini de réclamer l’application de la section 13 de la Copyright Act - sur la copie privée - et de la section 29 - sur les droits des interprètes et des producteurs.

 

Des travailleurs indignés, qui attendent les suites du procès qui oppose hôteliers et MASA concernant des questions de paiement pour l’utilisation de la musique. Des travailleurs qui ont aussi dit leurs craintes face à certaines propositions du Copyright Bill qui, s’il était voté, serait, selon eux, encore plus défavorable à la corporation des artistes.

 

«Avek minister toultan ena wi, zame ena non me zame pena aksion», a résuméBruno Raya, porte-parole de l’AACM. Rejoint par le «Il y a urgence» de Jean-Jacques Arjoon, président de l’AACM. Avant qu’il ne détaille les dispositions du droit moral. Unique membre du conseil d’administration de la MASA présent : Richard Hein. Tout en expliquant les deux catégories de droits économiques et les trois manières de faire payer les utilisateurs de musique, il a pris soin de protéger ses arrières.

 

En précisant qu’il est président d’un comité tarifs au sein du conseil d’administration. En affirmant qu’il a présenté un business plan au ministre Mookhesswur Choonee. Avant d’enchaîner: «Pour moi, le problème de la MASA, c’est le ‘staff’».Dans la foulée, il dira : «Il y a deux postes clés à la MASA, ceux de directeur et de président. Si ça ne marche pas ,rien ne marche.» Et d’alléguer que, quand il demande que la question des tarifs soit inscrite à l’agenda des réunions du conseil d’administration, ce n’est pas fait.

 

Pour Richard Hein, tripler les revenus de la MASA - qui tournent autour de Rs 20 millions - est de l’ordre du possible, à condition qu’il y ait des aménagements légaux. Avant d’estimer qu’une distribution de droits d’auteurs pourrait se faire au mois de juin.