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“Y a-t-il encore des militaires libyens aux Comores ?”

1 septembre 2011, 00:00

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“Y a-t-il encore des militaires libyens aux Comores ?”

Officiellement, il s’agissait de militaires venus dans le cadre d’une mission de coopération. C’est en tout cas ce qu’a toujours affirmé l’ancien président de l’archipel Ahmed Abdallah Sambi.

Mais, pour beaucoup d’opposants, cela ne faisait pas l’ombre d’un doute. Les militaires “prêtés” par le colonel Kadhafi étaient des mercenaires visant à assurer la protection du président Abdallah, grand ami du leader déchu. Toujours selon l’Etat comorien, ces militaires, instructeurs dans le secteur de la protection des hautes personnalités, ont quitté les Comores en mars dernier. Avant de prendre l’avion, le gouvernement comorien avait organisé une cérémonie au palais de Beit-Salam. Et quarante-deux soldats avaient reçu des attestations d’honneur du président Sambi.

Et, selon le journal Al-watwan, l’ambassadeur de Libye aux Comores les avait remerciés du travail accompli dans “leur deuxième pays, les Comores”. Tous ces militaires ont-ils quitté l’archipel ? L’un des principaux partis d’opposition, le Ridja, est persuadé que non et va poser la question au nouveau président comorien, le Dr Ikililou Dhoinine. “Nous voulons savoir s’il reste des fidèles de Kadhafi et, si c’est le cas, nous exigerons leur départ”, déclare Saïd Larifou, président du Ridja.

L’opposant entend également obtenir le départ de l’ambassadeur libyen qui n’a jamais fait défection. Il vient seulement d’annoncer son ralliement au Conseil national de transition (CNT). “Nous ne voulons pas de résidus de l’ancien régime aux Comores, ajoute Saïd Larifou. Nous voulons également connaître le nombre de contrats qui ont été signés avec l’ancien régime libyen. Les Comores doivent entretenir des relations saines avec le monde arabe. Le Ridja a l’intention d’envoyer très rapidement un courrier de félicitations et d’encouragement au CNT”.

Par ailleurs, le Ridja entend saisir la cour pénale internationale pour demander que le président Sambi soit entendu comme témoin dans la procédure contre le colonel Kadhafi. “Notre ancien président devra expliquer comment et pourquoi il a soutenu politiquement, idéologiquement et militairement le régime Kadhafi. Et quelle a été l’étendue de ce soutien. Je rappelle que des militaires comoriens ont été envoyés en Libye”

(Jérôme Talpin, Le Journal de l’île de la Réunion.)