Publicité

Élections à Madagascar: les pro-Rajoelina fustigent la CENIT

7 février 2013, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

La mouvance présidentielle émet plus qu’une réserve sur le nouveau calendrier électoral. Elle s’insurge contre la décision de la CENIT et des Nations unies et condamne le Premier ministre.

La tension risque de monter à nouveau d’un cran. Les partisans d’Andry Rajoelina, président de la Transition, tirent à boulets rouges sur le gouvernement, la Commission électorale nationale indépendante pour la transition (CENIT) et la communauté internationale concernant le report des scrutins.

«Nous nous posons la question si Madagascar a déjà été vendu en gros, s’il n’y a plus de responsables dans ce pays ou si on essaye de les écarter», s’est demandée, hier à Anosy, Lanto Rakotomavo, vice-présidente du Conseil supérieur de la transition (CST). La secrétaire nationale du Tanora malaGasy Vonona (TGV), parti fondé par Andry Rajoelina, président de la Transition, n’a pas été tendre envers l’organe chargé de préparer et d’organiser les scrutins et la communauté internationale.

Elle n’a pas mâché ses mots pour dénoncer la décision de la CENIT et des Nations unies. «Avec l’aval du secrétaire général des Nations unies», ils ont officialisé le report de la présidentielle au 24 juillet et des législatives au 25 septembre sans inverser l’ordre des scrutins. Cette deuxième partie de l’initiative n’a pas répondu à la suggestion d’Andry Rajoelina d’organiser la députation avant la course à la magistrature suprême.

Tinoka Roberto Raharo­riaka, secrétaire national du TGV, a pris le relais pour acculer la communauté internationale. Il l’a mise dans un même panier avec la CENIT qui, selon, lui, «décide d’une manière unilatérale» le réaménagement des dates des scrutins, provoquant «l’abattement de la population». «Face à cette armée de «diplomates» aux idées préconçues, Beatrice Atallah, plutôt que de défendre les intérêts nationaux, a compromis les chances d’une sortie de crise honorable par la tenue des élections dans les délais préalablement fixés depuis le mois d’août 2012», a tonné le vice-président du Congrès. Il a placé sur la balance la «souveraineté et la dignité nationales []qui] sont mises à mal».

Profonde inquiétude
Le parlementaire a accentué le discours de ses alliés qui a réclamé le limogeage du Premier ministre Omer Beriziky et de Béatrice Atallah depuis une semaine. «On est en droit de se demander si les Malgaches, jaloux de leur indépendance si chèrement acquise au prix du sang de leurs ainés, ont pris la mesure de la gravité de la situation», a-t-il clamé. «Ils se font les alliés de la SADC qui prend plaisir à infliger les pires «punitions» au peuple malgache tout en ne pensant qu’à leurs propres intérêts».

Les tirs croisés contre le Premier ministre, la CENIT et la communauté internationale a pour toile de fond la réticence face au nouveau calendrier électoral. Ils ne sont pas sans lien avec l’intervention d’Andry Rajoelina, qui se trouve à Paris. Ce dernier a fait part de «sa profonde inquiétude à la suite du report des dates des élections», durant son entretien avec Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères hier, selon le communiqué de la Présidence. Il voit dans l’«actualisation» du calendrier électoral une manière de «prolonger la Transition (...) []et] contraire aux aspirations du peuple».

Les pro-Rajoelina se sont gardés de se prononcer sur la démarche qu’ils comptent entreprendre pour concrétiser leur désaccord. La préparation de l’opinion pourrait être parachevée au cours de la commémoration des évènements du 7 février 2009 à Ambohitsorohitra. Le président de la Transition, qui devrait être rentré de son voyage dans la matinée, pourrait saisir cette opportunité symbolique pour lancer un message fort au nom du mouvement conduisant à la déchéance du régime Ravalo­manana, précipitée par la marche meurtrière devant le palais présidentiel.

Source L’Express de Madagascar