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« This must be the place », une ex-rockstar à la recherche du passé

20 mai 2011, 00:00

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« This must be the place », une ex-rockstar à la recherche du passé

Une ex-rockstar dépressive tente de donner un sens à sa vie après la mort de son père: "This must be the place" de Paolo Sorrentino, en compétition officielle à Cannes, suit la quête de ses origines par un Sean Penn gothique, des faubourgs de Dublin aux confins de l''''Utah.

Tignasse noire savamment dépeignée, yeux cernés de khol et rouge à lèvres, ressemblant furieusement à Robert Smith des "Cure", Cheyenne, 50 ans, a connu la gloire et Mick Jagger.

Il vit dans sa luxueuse maison en Irlande, terrassé par l''ennui, surveillant le cours de ses actions et remâchant sa culpabilité : deux adolescents se sont suicidés après avoir trop écouté une des ses chansons "déprimantes".

"Je voulais écrire quelque chose sur un homme de 50 ans qui est resté un enfant", a expliqué lors d''une conférence de presse l''Italien Paolo Sorrentino, pour la quatrième fois en compétition à Cannes.

La vie de Cheyenne va pourtant basculer avec la disparition de son père, un juif américain qu''il n''a pas vu depuis trente ans. Il découvre que celui-ci avait recherché toute sa vie un gardien d''Auschwitz réfugié aux Etats-Unis qui l''avait humilié.

L''ex-rocker se lance alors à son tour dans une enquête erratique et déjantée à travers l''Ouest américain pour retrouver le criminel nazi. "Il y a un moment dans notre vie où on ne doit avoir peur de rien", dit Cheyenne.

"J''avais envie de réunir ces deux personnages dans le même film et les confronter l''un à l''autre. C''est ça qui m''intéressait", a confessé le réalisateur.

Paolo Sorrentino a convaincu Sean Penn de tourner avec lui lors de la soirée du palmarès cannois en 2008, alors que l''acteur américain était président du jury et le cinéaste prix du Jury pour "Il Divo", un film sur l''ancien président du conseil italien Giulio Andreotti.

Tournant pour la première fois hors de son pays, Sorrentino n''a pas résisté à la fascination des grands espaces américains et des villes fantomatiques de l''Ouest magnifiquement saisis dans ce film très travaillé graphiquement, parfois jusqu''à l''esthétisme. "C''était quelque chose de tout à fait neuf pour moi, comme un premier film", a-t-il dit aux journalistes.

Il a reconnu que Wim Wenders "avait pu avoir une influence sur lui sans qu''il s''en rende compte", d''autant que joue dans le film Harry Dean Stanton, un des acteurs fétiches du réalisateur allemand.

Saisissant dans sa composition de Cheyenne, Sean Penn a révélé que Sorrentino et lui "avaient longuement parlé de la façon dont la dépression peut avoir un impact sur le physique de quelqu''un".

"Il jouait du piano et je tournais les pages", a-t-il expliqué, jugeant que Cheyenne était un ses rôles les plus originaux.
Sean Penn est déjà au casting d''une autre oeuvre en compétition à Cannes, "L''Arbre de vie", film-événement de Terrence Malick, où il incarne aussi un fils en rupture avec son père.

Le titre "This must be the place" est emprunté à une chanson des Talking Heads composé par David Byrne qui a aussi créé la musique du film et y joue son propre rôle.

(Source : AFP)