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Des Nigérians dénoncent un club de foot pour mauvais traitements

29 juillet 2016, 13:03

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Des Nigérians dénoncent un club de foot pour mauvais traitements

 

«Nous avons dû aller travailler dans des champs pour avoir de l’argent et même en demander aux gens ! C’est inhumain. C’est presque de l’esclavage !» Quatre Nigérians, tous joueurs de football au sein de l’équipe de Grand-Bel-Air Spurs FC, évoluant actuellement en seconde division nationale, reprochent à leurs dirigeants sportifs de ne pas avoir respecté les termes de leurs contrats et d’avoir abusé de leur confiance.

Devant obligatoirement quitter le pays à la fin du mois, ils se sont rendus au Passport and Immigration Office (PIO), à Port-Louis, hier, jeudi 28 juillet, pour demander un délai aux autorités. Une déposition a aussi été effectuée par un des joueurs, Uche Ezekiel Aguaghasu, 21 ans, hier toujours, au poste de police de Rose-Belle. De plus, ils ont une réunion au ministère du Travail ce vendredi 29 juillet.

Uche Ezekiel Aguaghasu, accompagné de deux autres joueurs, à savoir Jimoh Ismael Adeleke, 19 ans, et Sekoni Azeez Olanrewaju, 19 ans, était venu à Maurice le 20 janvier, pour une période d’essai avec le club de Grand-Bel-Air. Les trois hommes sont repartis au Nigeria le 31 janvier.

Après un accord passé entre leur club formateur, l’Unstoppable Football Academy, et le club mauricien, les trois Nigérians sont retournés à Maurice entre le 15 février et le 3 mars, accompagnés d’un autre joueur, Christopher Joshua Chinaza, 25 ans. Ils ont eux-mêmes payé leurs billets d’avion.

L’accord entre les deux clubs souligne que les joueurs seraient logés, que leurs billets d’avion leur seraient remboursés et qu’ils toucheraient un salaire mensuel de Rs 6 600.

Toutefois, les choses ne se sont pas passées comme prévu. Christopher Joshua Chinaza raconte qu’au début, le manager du club, Jaleel Gunglee, un habitant de Grand-Bel-Air, contrôlait leurs mouvements et leur aurait demandé de ne pas parler à certaines personnes. «On ne s’est pas fait de soucis pour cela, mais les choses ont empiré par la suite.» Il souligne que ses camarades et lui ont joué pour l’équipe, qui évoluait alors en première division régionale de Grand-Port. Mais, selon le joueur, ils n’auraient pas signé de contrat ni n’auraient eu de permis de résidence. Et ils n’auraient pas obtenu leur licence de joueur non plus.

De plus, les quatre Nigérians allèguent qu’ils n’ont pas été payés depuis le mois de juin. «Nous avons des familles, des mères veuves et des petits frères et sœurs. Nous avons emprunté de l’argent pour payer nos billets d’avion. Si nous repartons au Nigeria, des gens vont s’en prendre à nous car il faudra les rembourser», lâche Jimoh Ismael Adeleke.

Leur permis de séjour arrive à expiration et ils doivent quitter le pays le 31 juillet. Mais ils ne comptent pas partir avant d’avoir été payés. C’est la raison pour laquelle ils ont demandé un délai au PIO.

Contacté, Jaleel Gunglee affirme qu’il se rendra à la réunion prévue aujourd’hui pour tirer les choses au clair. «Ce sont des menteurs (NdlR, les quatre joueurs nigérians) et la presse devra assumer ses responsabilités si jamais elle les écoute», affirme-t-il. Il n’a pas voulu en dire plus et avance qu’il s’exprimera au ministère du Travail. «Leurs contrats et permis de résidence arrivent à terme. Ils doivent partir. Je dis cela car j’ai mes raisons.»

Selon le ministre de la Jeunesse et des sports Yogida Sawmynaden, ce type de conflit concerne la Mauritius Football Association (MFA) et le ministère du Travail. Il affirme qu’il prendra contact avec les fonctionnaires de son ministère pour s’enquérir de la situa- tion. Le président de la MFA, Samir Sobha, est, lui, resté injoignable.