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Kugan Parapen: «Les descendants d’esclaves et de coolies ne font pas partie du futur plan de l’élite économique»

25 septembre 2022, 19:00

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Kugan Parapen: «Les descendants d’esclaves et de coolies ne font pas partie du futur plan de l’élite économique»

«Mauritius for sale», un film doc, qui explique comment «Morisien pe vinn etranze dan so prop péi», a eu l’effet escompté : créer un malaise parmi les possédants qui convertissent leurs terres agricoles ou les derniers vestiges de notre paysage en gros projets immobiliers destinés à des étrangers. Dans cet entretien, Kugan Parapen, économiste, membre de Rezsitans ek Alternativ qui intervient pendant de longues minutes dans ce documentaire, ne vient pas tout réexpliquer. Tout part en fait d’un questionnement simple : «C’est quoi son problème à Kugan ?» Étonnamment, ce grand timide est un bon vivant qui aime les plaisirs de la vie. «Tout le monde devrait y avoir droit», répond-il.

Vous nous donnez rendez-vous à l’heure du déjeuner au Café de La Presse à Port-Louis. Votre économie idéale finalement ne doit absolument pas opérer dans un écosystème totalement différent de celui auquel nous nous sommes habitués ?
Pas du tout. C’est une mauvaise perception dont la gauche et moi souffrons ; cette association au communisme stalinien qui a marqué les esprits. Les actions commises sous ce règne-là, allant jusqu’à Pol Pot, ont causé du tort à la gauche. Certains en ont même été dégoûtés. Mais je pense que la gauche est un spectrum, tout comme la droite ; et il y a de la place pour différentes interprétations dans ce spectrum. Moi je m’inspire des progrès que la gauche a apportés à travers l’histoire – ils sont indéniables – mais je suis suffisamment réaliste pour comprendre que l’on vit aujourd’hui dans un monde où il serait totalement farfelu de kraz tou ek rekomans a zero.

Pouvez-vous en trois paragraphes simples et ludiques expliquer à une personne qui n’y connaît rien en grandes théories économiques ce qui ne va pas dans le système économique dans lequel nous vivons depuis l’ère de l’industrialisation ?
Oui. Premièrement, il y a une perspective internationale à avoir sur le capitalisme. Le capitalisme n’est pas qu’à Maurice, surtout le capitalisme libéral. La globalisation s’est approprié la planète…

Attendez, je vous ai demandé de vous adresser à quelqu’un qui n’y connaît rien et vous me lancez «capitalisme libéral» et «globalisation» dans quasiment la même phrase.
(Il sourit). D’accord. Commençons par l’inégalité sociale. Ce sont deux mots simples que tout le monde peut comprendre. Si vous l’utilisez comme fil conducteur, pour évaluer le système actuel de ses débuts à aujourd’hui, c’est une évidence, elle a empiré. Si vous remontez à deux ou trois générations en arrière, la différence entre les possédants et la classe de travailleurs n’était pas aussi conséquente qu’aujourd’hui. Il y a eu un progrès au début. Mais depuis deux ou trois générations, le progrès s’est inversé. Les 20 personnes les plus riches de la planète possèdent autant que 50 % de la population. Il ne faut pas sous-estimer ou banaliser ce fait.

Si le modèle capitaliste a marché au début et qu’il y a eu un progrès, on ne peut pas presser sur le bouton «redémarrer» ?
On ne peut pas recommencer sur les mêmes bases. Il y a eu une évolution. Il y a un contexte planétaire, une urgence écologique. Le capitalisme tel qu’on l’a connu à ses débuts a été infecté par la nature humaine, ce qui a amené le cronycapitalism, le capitalisme de copinage et la corruption. Les gouvernements devraient gouverner pour maintenir l’inégalité sociale à un niveau adéquat. Or cet organisme que l’on appelle gouvernement, surtout à Maurice, a été corrompu par l’argent, souvent sale, venant des possédants.

«Je ne suis pas borné. Parmi la gauche, je suis peut-être celui le plus à droite.»

Décidément, en voulant éliminer le souvenir de Staline, vous nous menez à Marx qui dénonçait l’accumulation continue de richesses par une classe et l’appauvrissement continu d’une autre. Où en est-on aujourd’hui sur cette balance de Marx ?
Il y a un exemple que j’aime utiliser, c’est la différence de salaires entre un médecin et un infirmier. À Maurice, la différence de revenus pour ces deux personnes qui travaillent dans la même industrie, est énorme. Un médecin peut gagner 30 à 40 fois plus.

Les cliniques peuvent se permettre d’augmenter le salaire des infirmiers tout en restant rentables ? J’espère que votre philosophie tient au moins compte de la rentabilité.
Je n’ai aucun problème avec la profitabilité. Par contre, il y a profits normaux et des profits anormaux. Dans le secteur énergétique, par exemple, il y a des profits anormaux qu’empochent les capitalistes, avec la bénédiction du gouvernement. Quand celui-ci prétend être impuissant, il n’y a rien de plus faux. Fondamentalement, ce que l’on doit comprendre, c’est que la société n’est pas au centre de l’économie. C’est l’inverse. La société n’est pas une fonction de l’économie. L’économie est une fonction de la société. Donc les inégalités, que vous retrouvez dans l’économie, découleront forcément dans la société. Que veut la gauche ? Nous voulons une maximisation du bien-être. Que veut le système capitaliste ? Il veut une maximisation des profits. Sa seule préoccupation, c’est toujours plus de profits pour maximiser les dividendes en écartant totalement l’être humain de l’équation.

C’est un constat sévère.
Écoutez, si un chef d’entreprise ne réfléchit pas et n’agit pas en ce sens, il est viré par les actionnaires.

Mais on ose croire qu’il y a eu une sorte d’évolution positive ces jours-ci. Regardez ce qui s’est passé à Terragri et Terramilling avec votre ami Subron ; aussi virulent et intraitable qu’il soit, il a dû reconnaître que l’accord signé avec l’employeur est «historique». Il y a donc un changement de «mindset» chez l’actionnaire.
Vous pensez sérieusement que Terra mérite d’être saluée ? Elle n’a fait que rendre à l’ouvrier son dû. Cela n’a rien d’héroïque. Ce qui est lâche, par contre, c’est que Terra a fermé sa centrale énergétique en invoquant des pertes. Ce qu’elle fait est simple. C’est du capitalisme classique : «privatiser les profits, et socialiser les pertes». En France, on a vu la nationalisation d’EDF ; en Allemagne, il y a la nationalisation d’Uniper, la plus grande compagnie énergétique du pays. Quand les choses vont mal, le système ne marche pas.  Dans ces cas précis, ce sont les sociétés allemandes et françaises qui doivent subir les pertes. Quand les choses vont mal, comme maintenant, l’actionnaire met la clé sous le paillasson, ek zot ras lavi. Il faut donc voir l’ensemble de la photo. Ainsi cette entreprise mauricienne que vous avez citée assume peut-être ses responsabilités dans une partie de la photo, mais les mêmes actionnaires socialisent les pertes dans l’autre partie.

Vous savez, il faut aller au-delà des façades. Aujourd’hui, se sentant menacés par la prise de conscience sur l’inégalité sociale ou encore l’écologie, le capitaliste s’est mis à travailler sur son image pour montrer patte blanche à l’ère d’internet et de la communication mondiale instantanée. Gardez en tête que son objectif est de maximiser les profits. Toutes les thématiques qui préoccupent la société, par ricochet, préoccupent l’entreprise. Mais c’est une façade. Face à la prise de conscience écologique, nous avons le greenwashing. Une entreprise fait semblant d’être concernée par un problème sociétal international, mais ses actions contribuent à la crise. Ce n’est pas le cas de toutes les entreprises ; certaines sont en train de prendre des actions tangibles et durables. Mais beaucoup se font passer pour green juste pour l’image. Le rôle du citoyen, et c’est sans doute la gauche qui le fait le plus, c’est de décoder cette communication et exposer la réalité derrière les façades.

«Quand le secteur privé donne de l’argent aux leaders des partis politiques, à quoi devez-vous vous attendre ?»

Désormais il faut aussi combattre la com. de la droite ?
Une communication financée par des moyens faramineux de cette droite qui a accumulé sa richesse, je vous l’ai expliquée, dans un modèle capitaliste ultralibéral qui a creusé l’écart entre les classes sociales. La communication est une partie importante de la guerre. La droite a presque tout le temps gagné cette bataille. Elle a toujours cru, et c’était peut-être vrai jusqu’aujourd’hui, que la perception suffit pour le public. Mais l’humanité, dont la population mauricienne, est arrivée à un tournant. La perception que crée cette droite est trop grotesque pour que la société la prenne pour la réalité. Le citoyen mauricien vit ce mensonge à chaque instant.

Ce n’est pas l’impression que j’ai.
Pourtant vous avez voulu proposer mon point de vue à vos lecteurs. Pourquoi ? Peut-être, parce que vous ressentez, comme eux, les effets catastrophiques du capitalisme ultra-libéral sur votre bien-être, et notre vivre-ensemble. The proof of the pudding is in the eating. Cela fait 10 à 20 ans que le pudding a un goût amer et le peuple commence à en avoir une indigestion. J’ai dit dans une interview, il y a quelques mois à vos confrères du Mauritius Times, que la gauche a été présentée comme des marginaux. La gauche a été la risée. On s’est moquée d’elle. C’est le résultat de la communication de la droite. Mais quand la réalité rattrape le citoyen, aucune com ne marche. Ce que j’essaie de vous dire c’est que le fruit de l’échec du système et l’injustice qu’il cause sont tangibles. Le citoyen le ressent.

Le capitalisme ultralibéral nous avait présenté un système qui allait créer la richesse, la croissance, l’emploi et allait conduire Maurice vers le prochain palier de son développement. Or, ce sont les non-dits de ce système au moment de sa présentation qui sont à l’avant aujourd’hui : la cherté de la vie, l’inaccessibilité au logement, l’accaparement et la défiguration du paysage. Je vous donne un baromètre tout simple et vérifiable. C’était la période des vacances en Europe, et beaucoup de Mauriciens qui y vivent étaient de passage à Maurice récemment. Quel est leur constat ?  La vie est chère, même pour eux ! Maintenant pour le Mauricien payé en roupies par un capitaliste qui ne cherche qu’à maximiser ses profits, dans un contexte d’échec gouvernemental à maintenir l’équilibre, la situation est extrême. La façade, ce sont de grands chantiers, des immeubles en construction, mais la population n’en tire aucun bénéfice à l’exception d’une poignée et d’expatriés. J’ai commencé à parler de la gentrification en 2017. À la partielle de Quatre-Bornes où j’étais candidat, c’était notre thème de campagne. Tem la pann trapé à lépok, peut-être parce que nous n’en ressentions pas encore les effets.

Aujourd’hui ça a changé au vu de l’intérêt généré pour le film-documentaire «Mauritius for sale» dans lequel vous êtes un des principaux intervenants ?
Beaucoup. C’est dans la nature humaine de voir pour croire, ressentir pour croire. Ajoutez-y la malsaine propagande de certains par rapport à la gauche, beaucoup de thèmes que nous avons mis de l’avant ont été présentés comme de l’extrémisme pou fer per ; irréels et illogiques. Aujourd’hui, les gens ressentent. Prenez l’offshore, par exemple. C’est un moteur de notre économie. La population en tire-t-elle vraiment profit ? Les dividendes, sont-elles vraiment naturelles ? Je travaille dans la finance, certains seront très mécontents de ce que je vais dire, mais Maurice est un paradis fiscal !

«Tout changera quand un politicien qui ne doit rien à personne dirigera le pays dans l’intérêt public.»

Ils vous diront que vous n’y comprenez rien.  Il y a une force intellectuelle qui…
Qui m’accuse d’être antipatriote. L’offshore est un système vaste. Je comprends que ceux qui ne sont pas en train de blanchir de l’argent, qui ne les cachent pas derrière des dizaines de layering, se sentent injustement condamnés. Quand je critique l’offshore, je critique l’industrie. Parce que je pense qu’il y autant de brebis galeuses que de compagnies qui s’adonnent à business droit et juste.

Autant ? Un ratio d’un à un ? Un canard boiteux pour chaque bon canard ?
Et je suis généreux. Peut-être plus de boiteux.

Votre évaluation se base sur le nombre de compagnies ou le chiffre d’affaires du secteur ?
En nombre de compagnies. L’industrie compte quelques big players. Eux contrôlent une grosse partie de l’industrie, et vu leur taille, ils sont compliant, suivent les lois. Par contre, à Maurice il y a une multitude de petites compagnies qui champignonnent la place, qui n’ont pas beaucoup de clients et ce sont souvent elles les canards boiteux.

Les plus discrets sont les plus dangereux ?
J’aurais tendance à être d’accord.

Mais le secret, le fiduciaire, c’est la nature même de ce business, nous dit-on.
Ce n’est pas nouveau. Les Américains et les impérialistes britanniques ont inventé l’offshore avec les îles Caïman. Cela existe depuis longtemps. Mais aujourd’hui, le monde discute d’une taxe universelle d’un minimum de 15 % parce que tout simplement les grandes économies se rendent compte que la masse d’argent qui circule dans l’offshore constitue un énorme manque à gagner pour les États. Maurice n’est qu’un new small player dans un système qui est là depuis des générations.

Votre travail qui consiste à investir de grosses sommes d’argent pour des clients est-il compatible à l’algorithme de la gauche ?
Peut-être pas à l’algorithme de toute la gauche. Vous savez, parmi la gauche, je suis considéré comme n’étant pas de gauche. On dit que je suis le plus à droite de la gauche. Je suis conscient de cela. J’ai une vision d’une société idéale. Dans cette société, il n’y a pas de cloisons. Je ne suis pas borné. Je ne vais jamais vous dire : tou sa ki laba pa bon, tou sa ki ici ki bon. La réalité n’est pas binaire.

Par contre, sur les effets catastrophiques des IRS, Smart Cities, PDS et autres projets immobiliers, vous êtes intransigeants.
Non. Tout est basé sur des recherches. Si quelqu’un avec des faits peut me prouver que tous ces produits ne sont pas en train de provoquer la gentrification de la société mauricienne, je l’écouterai. J’attends toujours que quelqu’un vienne me démentir. Voici cet article de The Atlantic qui parle de «resource curse». Il démontre comment l’Afrique dispose de toutes les ressources possibles mais que ces ressources ont causé sa perte à cause de la cupidité des uns et des autres.

J’ai bien entendu ? «Curse» comme malédiction ?
Oui c’est exact. L’auteur fait ensuite le parallèle entre la resource curse et les pays qui deviennent des paradis fiscaux, comment c’est une malédiction pour ces pays et on appelle cela la finance curse. Je vous invite à lire l’article. Tout ce qui y est écrit, tout ce qui est arrivé aux Caraïbes, c’est exactement ce qui se passe ici. L’article, regardez, date de 2016. Donc, on a été averti des années à l’avance. Moi, je ne suis qu’un messager du savoir et du vécu des autres. Ce n’est pas comme si je me suis réveillé un matin et que j’ai eu un problème avec l’offshore ou les villas IRS. Non. C’est un processus basé sur la recherche, et le vécu des autres. Je suis arrivé à ces positions après avoir connect the dots.

Pour ceux qui n’ont pas vu le doc, vous pouvez nous le résumer ?
Oui. Nous avons un endroit magique, un paradis sur terre. Ce paradis, sous système colonial esclavagiste ou engagiste qui avait besoin de main-d’œuvre a toléré une certaine population qui produisait du sucre pour l’enrichissement de l’empire. Maintenant que le sucre n’est plus l’industrie phare du pays, et qu’il ne rapporte plus autant, les descendants de coolies et d’esclaves inn vinn anplis. Nous ne sommes plus dans ce plan de l’élite économique et des possédants terriens. Leur plan à présent est de fructifier les terres à travers la vente de projets immobiliers qui défigurent l’authenticité de ce paradis, qui ne respectent pas la nature, telle que nos aînés l’ont respectée et qui vont engendrer de graves dégâts écologiques et économiques sur ces descendants d’esclaves et de coolies.

Vos confrères de la finance sont d’accord avec vous sur l’érosion de nos ressources, que Mauritius est effectivement «for sale» ?
Oui. Même ceux qui gagnent plus de Rs 100 000 sont d’accord avec moi.

Pourquoi le système perdure ? Ces promoteurs financent les partis politiques ?
Oui. Tout simplement. C’est écrit noir sur blanc sur papier, acté, voté, promulgué : si vous venez avec $350 000, le Premier ministre décide si vous pouvez acheter ou pas. Ce Premier ministre, ou un autre, est leader de son parti à qui le privé confie d’énormes sommes d’argent. Personne ne finance les partis politiques just for fun. Le système perdure parce que nous sommes gouvernés depuis des décennies par des corrompus. Il n’y a pas de grande théorie à développer. C’est tout simple. L’intérêt public survient après l’intérêt des bailleurs et des gouvernants. Le jour où un parti politique ne devra rien à personne, si ce n’est rendre justice au peuple, beaucoup de choses changeront. On n’a pas encore vu ce jour-là.

Quel est le point de rupture ?
L’exode en masse de ceux qui sont silencieux et…

L’exode, ce n’est pas la rupture. C’est abdiquer.
Attendez, j’ai dit ceux qui sont silencieux. Ce sera leur point de rupture. En fait, ils partent déjà. Le reste, ceux qui sont tout autant anplis mais qui n’ont pas les moyens et diplômes pour être accueillis ailleurs, eux seront de plus en plus frustrés. Ils ressentiront de plus en plus le poids de cette injustice économique et sociale…

Je vous vois venir. On peut empêcher cet éclatement avec une «smooth transition» ?
(Presqu’agacé). Péna smooth transition dan enn sitiasion koumsa. Vous savez, la police dispose d’un riche arsenal pour gérer, voire écraser, une éventuelle révolte.

J’aurais préféré un autre scénario…
Vous savez, les oppressés sont minoritaires, en termes de possession de richesse, mais ils majoritaires en termes de nombre. Donc, votre autre scénario n’est absolument pas impossible. Ça commence par la prise de conscience. J’ai vu une citation sur les réseaux sociaux récemment. Elle dit que les oiseaux qui vivent en cage, quand ils voient les autres oiseaux en liberté, ils se disent que ces oiseaux libres et volant partout sont atteints d’une maladie. David Sauvage le dit dans le documentaire, il faut d’abord décoloniser notre esprit. La décolonisation ne se résume pas à l’indépendance, la prise du pouvoir, etc. Nous devons réfléchir à notre statut de mauricien, avec un grand M. C’est quoi être Mauricien ? C’est quoi une société ? À partir du moment qu’on intériorise le fait que la collusion gouvernement-secteur privé a toujours servi le secteur privé au détriment de l’intérêt public, c’est un bon début. Les élections ont presque toujours été bipolaires. Le secteur privé a toujours misé sur les deux blocs en même temps en les finançant. Finalement, ils ont toujours gagné. Ça au moins, je crois que la population l’a compris.