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Covid-19: elle est emportée après l’accouchement de son unique enfant après 11 ans de mariage

10 décembre 2021, 17:30

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Covid-19: elle est emportée après l’accouchement de son unique enfant après 11 ans de mariage

Le sort s’est acharné sur Natasha Minakshi Toolsee-Bahadoor, 37 ans. À peine venait-elle d’accoucher d’un enfant, après 11 ans de mariage, qu’elle a succombé des suites du Covid-19, dimanche. Point final de l’histoire d’une mère qui, en plein confinement, en avril 2020, avait perdu des jumeaux, conçus par fécondation in vitro en Inde.

C’est un époux dévasté qui s’est confié, trois jours après cette brutale disparition. Cet habitant de Mare-d’Albert, Workshop Manager à Forges Tardieu, a tenu à rendre un vibrant hommage à son épouse décédée. Par-dessus tout, il demande à Dieu de lui donner la force d’élever leur unique enfant.

Ils s’étaient mariés après avoir été des amis d’adolescence. Minakshi Toolsee-Bahadoor, qui était Administrative officer chez RMCE, une société d’administration régionale, à Ébène, a accouché par césarienne d’une petite fille à huit mois de grossesse, à 19 h 30, le samedi 27 novembre, à l’hôpital de Rose-Belle.

Plus tôt, elle y avait été transportée d’urgence par ambulance en raison d’un taux très bas de sa saturation d’oxygène. Sept jours plus tôt, le 20 novembre, cette habitante de Mare-d’Albert qui n’était pas vaccinée, avait été testée positive au Covid-19.

Rishi et Minakshi, qui avaient de légers symptômes au départ, étaient en auto-isolement. «Je voulais l’emmener à la clinique mais nous n’avons pu trouver une place. Le gynécologue lui a conseillé de s’isoler», raconte Rishi Bahadoor.

Dans les jours qui suivent, son taux d’oxygène chute. Le samedi 27 novembre, Minakshi Toolsee-Bahadoor est transportée à l’hôpital. Elle passe une échographie. «Le bébé se portait bien. Il a fallu décider de lui faire une césarienne pour qu’on puisse ensuite lui prodiguer les soins nécessaires», raconte tout ému Rishi Bahadoor.

L’état de santé de la mère, qui était depuis son admission sous oxygène, s’est détérioré. Vendredi, elle est intubée. Elle s’en est allée dimanche matin, à 9 h 10, alors que son époux et son père se trouvaient déjà à l’hôpital. «Kouma dir li ti anvi nou laba sa ler la. Kan nounn trouv bann va-et-vient bann dokter ki nounn aprann linn kit nou», pleure Rishi Bahadoor.

Si elle n’a pas pu prendre sa fille dans ses bras, elle a pu la voir et la toucher avant que le bébé ne soit placé en incubateur. L’enfant se prénomme Ritasha Menakshee.

Encore plus bouleversant quand on sait que l’année dernière, Minakshi Toolsee-Bahadoor avait accouché de jumeaux conçus par traitement in vitro, après cinq mois de grossesse. «Ils étaient vivants à la naissance mais trop petits pour survivre. Ils sont décédés devant elle.» Cette année, elle était retombée enceinte sans aucun traitement.

Mais le Covid-19 est passé par là. «Peut-être que les jumeaux avaient besoin de leur mère auprès d’eux et notre fille de son père ici ?» tente de se consoler Rishi Bahadoor.

Minakshi Toolsee-Bahadoor n’était pas vaccinée. «Si le gouvernement avait conseillé fermement la vaccination aux femmes enceintes dès le départ, nous aurions été guidés dans la bonne direction à ce moment-là», regrette Rishi Bahadoor. Selon lui, l’épouse n’avait aucune comorbidité. La crémation a eu lieu lundi.