Publicité

La baisse historique des émissions de CO2 en 2020 effacée par la reprise 2021

2 décembre 2021, 22:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

La baisse historique des émissions de CO2 en 2020 effacée par la reprise 2021

Le Bilan mondial de l’action climat par secteur 2021, publié par l’Observatoire de l’Association Climate, et la quatrième édition de cette publication, Retour vers le futur. 2021, propose une synthèse unique de l’action climat au niveau mondial dans les grands secteurs d’émissions dont l’énergie, les transports, les déchets, entre autres. Depuis le lancement, des sessions de travail ont lieu tous les jours pendant une semaine, pour décrypter la nouvelle publication.

Élaborer des positions communes

L’association a été créée dans le prolongement du sommet Climat et territoires à Lyon qui rassemblait les participants en amont de la COP 21. Elle fédère les neuf groupes acteurs non-étatiques reconnus par la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). L’objectif est d’élaborer les propositions commues entre collectivités locales, entreprises, ONG, syndicats, entre autres, surtout après «l’échec» de la COP 26.

Baisse historique en 2020 mais…

L’un des faits marquants du rapport concerne les émissions à effet de serre qui sont «reparties à la hausse» notamment en Asie avec la reprise de 2021. En effet, en 2020, la pandémie de Covid-19 avait entraîné des mesures de restrictions des déplacements et des activités économiques à travers le monde dont à Maurice. Ces mesures avaient mené à la plus forte baisse mondiale annuelle des émissions de gaz à effet de serre, soit moins de 5 % en comparaison avec 2019. Sauf que les activités économiques ont retrouvé leur niveau d’avant-Covid très vite en 2021. Qui dit reprise, dit aussi un rebond d’émissions liées à l’éner- gie. Selon la publication, elles devraient croître de 4,4 % en 2021 dans le Groupe des Vingt (G20) par rapport à 2020 et atteindre un niveau proche de celui de 2019. La tendance est la même au niveau mondial. «Nous ne pouvons pas parler de transition, au niveau global, mais plutôt d’accumulation avec des contradictions significatives d’un monde qui s’adapte aux contraintes de la transition énergétique. Nous restons dans une logique d’accroissement de la production et de la consommation. Covid à part, nous n’avons jamais consommé autant de charbon, de pétrole et de gaz», résume Antoine Gillod, l’un des auteurs de l’épais rapport.

 Les énergies fossiles ne cèdent pas

Ces derniers notent également qu’avec le ralentissement de l’activité économique, le charbon, le gaz et le pétrole ont connu de plus fortes baisses de leur demande, tandis qu’au même moment, les énergies renouvelables ont été davantage sollicitées. Lorsque les économies se sont redressées, il y a eu non seulement une «expansion continue» des énergies renouvelables mais aussi une reprise du charbon et des énergies fossiles ce qui fait que l’utilisation des renouvelables sur le marché de l’énergie reste «marginale». 39 % de l’électricité mondiale est produite par des énergies bas carbone (renouvelables et nucléaire) en 2020 (photo), ce qui démontre que le mix électrique mondial est encore largement dominé par les énergies fossiles. Soulignons que la reprise des énergies fossiles est largement concentrée en Asie. L’association prévoit que la demande de charbon retrouvera cette année le pic atteint en 2014 «avec une croissance concentrée à 80 % en Asie».

Le gaz privilégié

Le gaz bénéficie aussi d’une croissance importante notamment via le gaz naturel liquéfié. Mais comme à Maurice, la tendance mondiale veut qu’il y ait un activisme croissant contre son utilisation. Malgré tout, la moitié des États membres de l’Union européenne consomment davantage de gaz et la croissance du marché du GNL est portée par la région Asie-Pacifique. Les auteurs du rapport prédisent que ce marché va continuer de croître malgré la résistance surtout à mesure que le «charbon se fragilise».