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Depuis la pandémie: 10 % des médicaments en rupture de stock

20 octobre 2021, 21:30

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Depuis la pandémie: 10 % des médicaments en rupture de stock

Les consommateurs n’auront pas manqué de noter que depuis les premières contaminations locales au nouveau coronavirus, certains médicaments sont introuvables dans les pharmacies. Selon nos différentes sources, cette indisponibilité concerne environ 10 % des médicaments.

Parmi ceux qui sont en rupture de stock depuis le début de la pandémie du Covid-19, il y a l’Ercefuryl pour traiter la diarrhée, le Zantac recommandé pour les remontées acides, le somnifère Imovane, le Sinutab que l’on utilise en cas de rhume, de grippe, de rhinite allergique et de nez congestionné, Inderal prescrit en cas d’hypertension et d’arythmie et l’Actal contre l’hyperacidité gastrique. Manque aussi à l’appel l’ARB 16 pour l’hypertension et le spray décongestionnant nasal Physiomer Eucalyptus. Si cette liste n’est pas exhaustive, une de nos sources, un pharmacien qui a une très longue expérience du métier, déclare qu’il faut relativiser les choses et que cette rupture ne concerne que 10 % des médicaments.

Retirés du marché

Selon lui et d’autres sources interrogées, il y a plusieurs raisons à cette situation. Certains médicaments comme le Zantac, par exemple, ont été retirés du marché à l’échelle mondiale en raison de la présence d’impuretés, qui ne proviennent pas de leurs principes actifs mais qui ont été intégrés aux produits lors de leur processus de fabrication. Dans le cas d’autres produits, ils ont été tout bonnement retirés du marché en raison de leur manque d’efficacité thérapeutique. «C’est le cas de l’Ercefuryl, qui n’est plus disponible en raison de son manque d’efficacité thérapeutique.»

Dans le cas de médicaments présents depuis très longtemps sur le marché comme Imovane, les volumes des commandes étaient devenus si petits que les fabricants ont estimé que ce n’était plus rentable pour eux de les expédier.

La pandémie a également eu son mot à dire dans cette situation car elle est aussi intervenue au niveau de la chaîne d’approvisionnement de nombreux médicaments dont le Sinutab, l’Inderal et l’ARB 16. «Il ne faut pas oublier que 90 % des principes actifs sont fabriqués par la Chine et l’Inde, le premier pays cité se taillant la part du lion dans cette fabrication. Ce sont des pays qui ont subi le Covid-19 de plein fouet et cela a mis à mal leurs chaînes de production, interrompant momentanément l’approvisionnement. Il a fallu cela pour que les Européens comprennent qu’un tel scénario est dangereux sur la durée et que des laboratoires européens se mettent à en fabriquer.»

Une autre source évoque une interdiction d’exportation par décret gouvernemental, notamment en Inde, pendant la période de pandémie l’année dernière, sur des médicaments comme le paracétamol à l’état brut mais qui entre aussi dans la fabrication d’autres médicaments, ou encore de l’hydroxychloroquine. Finalement, elle parle de rebranding de certaines marques de médicaments par leurs fabricants. «Ce n’est qu’un changement d’image. Ils réapparaissent mais sous d’autres appellations. C’est le cas de l’Actal par exemple.»

Malgré cette interruption permanente ou temporaire de la fourniture de certains médicaments, nos sources se veulent rassurantes. «D’autres médicaments aux effets thérapeutiques similaires se trouvent sur le marché, que les médecins peuvent prescrire pour remplacer ceux qui ne sont plus fabriqués. Alors que pour certains autres produits, cette rupture, liée au contexte pandémique, n’est que temporaire.»