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«Tranglé to ti frer»: une grand-mère condamnée pour maltraitance

21 septembre 2021, 20:30

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«Tranglé to ti frer»: une grand-mère condamnée pour maltraitance

Une dadi a été reconnue coupable de maltraitance de l’enfant en vertu de la Child Protection Act. Elle a écopé d’une amende de Rs 2 000 devant la cour de district de Curepipe la semaine dernière pour avoir demandé à son petit-fils d’étrangler son petit frère.

Cette affaire remonte au 19 janvier 2019. Après une visite de sa grand-mère paternelle devant son école des hautes Plaines-Wilhems, un enfant de 7 ans s’était confié sur les propos que cette dernière avait tenus à travers le portail de l’établissement. «Elle m’a dit ‘kan to gagn to ti frer, trangle li’, tu n’auras rien parce que tu es petit.» Contrarié, l’enfant a tout raconté à sa mère qui a porté plainte à la police. Une enquête avait été initiée.

L’enfant a fait l’objet d’un examen médical par une psychologue affectée au ministère de l’Égalité du genre et du Développement de l’enfant. «Il présentait des signes d’anxiété, avait des troubles du sommeil et faisait preuve d’humeurs maussades», avait-elle dit en cour.

Après avoir passé un test de compétence devant la cour, l’enfant, âgé de 11 ans au moment du procès, est revenu sur l’incident, expliquant que ses parents vivent séparément et qu’il se rend chez son père et chez l’accusée, qui est sa grand-mère, chaque week-end alterné. «C’est vrai que j’aime beaucoup ma dadi. J’ai d’ailleurs séjourné chez elle durant le confinement l’année dernière. Toutefois, j’ai rapporté les propos de ma dadi à ma maman parce que je ne voulais pas étrangler mon petit frère et j’étais très effrayé.»

L’accusée a, quant à elle, plaidé non-coupable, soutenant que c’est un coup monté de la maman. À la barre des témoins, la mère de la victime, policière de profession, a expliqué la raison pour laquelle elle a saisi la justice. «Je suis en bons termes avec elle mais je ne souhaite pas qu’elle donne le mauvais exemple à mon enfant. J’ai permis à mon bout de chou de continuer d’aller chez son père qui a le droit d’hébergement et sa grand-mère étant donné que mon fils l’aime beaucoup.»

Après avoir entendu les témoignages, Tania Huët, la Temporary District Magistrate, a dans un premier temps décortiqué l’acte d’accusation dans lequel il est reproché à l’accusée de vouloir faire du tort à un enfant. Pour la magistrate, le mot «harm» englobe les éléments de préjudices physiques et moraux, de mauvais traitements ou d’atteinte à la santé à l’encontre d’un enfant en vertu de la Child Protection Act.

Me Segaren Veeramundar, de la défense, a, quant à lui, précisé que l’enquête présentait des lacunes car tous les éléments de l’offense n’ont pas été communiqués à sa cliente lors de l’enquête. Mais la magistrate a estimé que l’accusée pouvait donner sa version des faits quand elle a été informée de ce qui lui était reproché.

«Même s’il avait un sourire candide comme tout enfant, la version du petit est restée inébranlable. Il est clair qu’il aime sa grand-mère mais je crois en sa version. C’est un témoin crédible. Idem pour la maman qui a été très précise et directe en cour», a observé la magistrate qui a estimé que si la maman n’était pas en bons termes avec sa belle-mère, elle n’aurait pas autorisé la victime à rendre visite à cette dernière. Pour toutes ces raisons, la grand-mère a été déclarée coupable, puis condamnée à payer une amende.