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La détresse des commerçants du marché de Flacq

11 juin 2021, 11:00

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La détresse des commerçants du marché de Flacq

Cette situation est pour le moins préoccupante, dit Mohammad. Ce dernier tient son échoppe d’ustensiles de cuisine depuis plus de 25 ans au marché de Flacq. «Depuis mars, je reste à la maison. Ce n’est pas facile de rester oisif surtout quand vous avez toujours eu pour habitude de travailler.» Mais là où le bât blesse, c’est que dans certains endroits, les autres commerçants ont le droit de travailler. «On ne comprend pas pourquoi ce droit nous est interdit.»

Notre interlocuteur déplore que l’assistance financière offerte par le gouvernement ne lui ait pas encore été versée. «Depuis le 30 avril à ce jour, nous n’avons pas encore obtenu cette assistance. Imaginez la détresse dans laquelle je suis. Mon épouse ne travaille pas et nous avons deux enfants qui sont collégiens. Nous avons même entendu dire que la foire de Cité Martial va à nouveau ouvrir alors qu’il y a une zone rouge à proximité.»

Mohammad ainsi que d’autres commerçants n’arrêtent pas de frapper à la porte du Conseil de district pour savoir quand ils pourront opérer à nouveau. «Mais c’est toujours la même histoire. Le gouverne- ment n’a pas encore donné le feu vert. Et je doute qu’avec le nombre de cas de Covid-19 répertoriés dans la région de Flacq, nous aurons la chance de recommencer à travailler de sitôt.» Mohammad constate que plusieurs marchands sont contraints d’opérer dans l’illégalité, au risque de prendre une contravention des autorités.

Tout comme Mohammad, Pinki est affectée par cette mesure. Cette mère de famille est spécialisée dans la vente de sacs et porte-monnaie depuis 17 ans. «C’est très dur. C’est ma seule source de revenu. Ce qui est pénible, c’est de voir qu’ailleurs, les commerçants ont le droit de travailler.» Prenant au mot les membres du gouvernement elle déclare : «On nous dit qu’il faut vivre avec ce virus. On va certes prendre toutes les précautions qui s’imposent. Mais on ne nous donne même pas cette opportunité de montrer que nous pouvons gérer.» Elle se fait surtout du souci pour ses enfants. «L’un vient de composer le School Certificate alors que l’autre entre en grade 7 cette année. Le matériel scolaire, les uniformes, tout cela coûte cher.»

Situation critique

Pinki veut connaître les raisons de l’interdiction de travailler dans le marché de Flacq. «Prenons l’exemple du marché de Port-Louis. Une fois les tests terminés, les commerçants auront le droit de reprendre le travail. Mais qu’en est-il de nous ? On ne peut pas nous blâmer d’être à l’origine de la propagation du virus dans la région de Flacq.» Plusieurs de ses collègues ont choisi d’opérer illégalement. «Il faut comprendre leur situation financière. Si je n’avais pas économisé un peu d’argent, peut-être que même moi, j’aurais pu me retrouver parmi eux.» Pinki pense également à son stock de marchandises qu’elle garde depuis novembre dernier. «L’humidité n’aide pas et plusieurs produits sont abîmés. Je ne pourrai pas les vendre. Donc, c’est une perte», déplore-t-elle.

Aisha, une autre commerçante de la région, explique qu’elle aurait pu faire de bonnes ventes, surtout lors des dernières fêtes. «Nous n’avons pu travailler, ni pour la Pâques, ni pour l’Eid et la Fête des mères. Bientôt trois mois depuis que nous ne travaillons pas. La somme que le gouvernement nous donne n’est pas suffisante.»

Cela fait 25 ans depuis qu’elle vend des vêtements, et cela lui permet de vivre. «Et avec le nombre de cas positifs dans la région, on ne sait pas quand les marchés vont pouvoir rouvrir.» L’absence de touristes depuis l’année dernière cause un gros manque à gagner pour ces marchands. «Notre chiffre d’affaires a baissé d’au moins 60 %. Et nous savons que lors de la reprise, il va falloir être patient avant de voir le public revenir.» En tout cas, ces marchands espèrent que les autorités prendront leur requête en considération.

Les marchés de Port-Louis et de Cité Martial à nouveau opérationnels

<p>Le marché central de Port-Louis sera à nouveau ouvert à partir d&rsquo;aujourd&rsquo;hui. Le mercredi 2 juin, après le test positif d&rsquo;une maraîchère, les autorités avaient décidé de fermer temporairement le bazar. Deux exercices de test PCR ont été effectués sur les maraîchers opérant dans ces lieux. Et les résultats ont été négatifs. Par ailleurs, le marché de Cité Martial est aussi opérationnel. &laquo;Nous avions fermé car plusieurs habitants de Vallée-Pitot traversaient par le canal anglais pour venir dans la capitale, alors que l&rsquo;endroit se trouve en zone rouge.&raquo;</p>