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Mystère: 43 bœufs meurent sur un bateau où on avait découvert de la drogue…

2 mai 2021, 16:31

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Mystère: 43 bœufs meurent sur un bateau où on avait découvert de la drogue…

Le bateau en provenance d’Afrique du Sud, le LSS Success, fait de nouveau parler de lui. Après la découverte de drogue d’une valeur de Rs 30 millions le 13 juin 2020, cette fois, selon les informations obtenues, 43 bœufs sur 512 ont péri lors de leur trajet en mer vers Maurice. Le ministère de l’Agriculture est avare de commentaires.

Le LSS Success est arrivé au port le 29 avril. Il est reparti le 30 avril au matin. Sans être inquiété. Le ministère de l’Agro-industrie confirme l’information tout en s’appuyant sur la déclaration du capitaine du navire. Pas de nécropsie pour les pauvres bêtes ? «Non, les cadavres des animaux morts ont été jetés en haute mer», répond la porte-parole du ministère de l’Agriculture. Et quand nous lui demandons si ce nombre élevé de décès est normal, elle affirme que c’est un «recurrent feature» et que cela s’est déjà produit par le passé et pas plus loin que l’an dernier. «Il n’y a rien d’anormal, c’est la nature…» D’accord, mais quid de la cause de ces décès ? Le mal de mer ? «C’est le mauvais temps.»

Des explications qui arrachent un sourire à un vétérinaire expérimenté. «Si à chaque fois qu’il y a du mauvais temps en mer et qu’il y a autant de bêtes qui meurent… Non, ce n’est plus normal.» Tout en rappelant que les animaux importés ne sont plus entassés sur le pont d’une façon inhumaine comme avant mais gardés dans la cale à l’abri des intempéries.

Pour Yousuf Jeeva, le directeur de Neel Industries Ltd, qui a importé ces bêtes sur pattes, ce nombre élevé de décès est «exceptionnel». Pas «normal», contrairement à ce qu’avance le ministère de l’Agriculture. Yousuf Jeeva est tranquille cependant car la cargaison était assurée, nous dit-il. Il a volontairement répondu à nos questions et fourni tous les renseignements en sa possession.

Mais pas le ministère concerné puisque lorsque nous avons rappelé hier la porte-parole pour la confronter à ces explications contradictoires, mais elle a bloqué notre journaliste sur WhatsApp et ne veut plus répondre à nos appels sur le téléphone fixe.

Nous nous sommes donc retournés chez le vétérinaire. «Pour avoir des réponses claires et nettes sur ces morts», nous dit-il, il fallait procéder à la nécropsie de ces animaux. «Dans la médecine, il n’y a pas de mystère.» D’ajouter que durant les trajets en mer, dépendant des conditions, il est possible de perdre deux, trois, voire cinq têtes de bétail, mais pas 43. «Pour pouvoir comprendre la cause exacte de ces décès», fait valoir le vétérinaire, «il faudrait avoir aussi d’autres détails comme le pays et l’endroit exacts d’où proviennent ces animaux et ce qui s’est passé sur ce bateau. Malheureusement, les bœufs morts sont probablement à l’heure qu’il est dans le ventre des requins».

Mais pourquoi n’a-t-on pas effectué de nécropsie si ce n’est que sur un seul cadavre vu le nombre de morts ? Pas de réponse du ministère. Pour notre véto, tout ce bétail n’a pu mourir qu’à la suite d’un empoisonnement ou d’une maladie. C’est grave docteur ? «Oui, si c’est un début d’épidémie, il faudrait probablement abattre le reste du troupeau.» Ou alors, affirme-t-il, si ce n’est pas une maladie, «il faut bien savoir ce que ces animaux ont ingurgité».

De son côté, Yousuf Jeeva nous assure que le bétail provient d’East London, en Afrique du Sud, région non affectée par la fièvre aphteuse. Et qu’il a tous les permis, certificats sanitaires nécessaires et que les bœufs sont tous vaccinés.

C’est la doctoresse Priya Ragoonath, vétérinaire au ministère de l’Agriculture, qui a dressé un rapport sur ces décès, rapport basé on ne sait trop sur quoi puisque les bœufs morts étaient déjà à l’eau. Elle ne veut pas parler à la presse et nous a référés au Dr Rajah Beeharry, le responsable des vétérinaires du même ministère. Celui-ci nous dit avoir reçu des instructions… pour ne pas parler à la presse. Et nous demande d’adresser une lettre à l’attachée de presse du ministère. Mais comme cette dernière ne veut plus nous parler…

La fièvre aphteuse à Rodrigues

Selon Nicholas Von-Mally, puisque cette épidémie a débuté à St-Gabriel, il est fort probable que le virus soit importé. «Car c’est à St- Gabriel que se trouve le centre d’élevage du gouvernement, où l’on ‘engraisse’ des bœufs importés.» Il ajoute que l’insalubrité qui y règne n’est pas pour arranger les choses. «Lors de grosses pluies, le fumier est emporté vers les rivières et même les ‘boreholes’ d’où est puisée l’eau destinée à l’usage des habitants.» Nicholas Von- Mally compte d’ailleurs venir avec une question dans ce sens à l’Assemblée régionale bientôt.