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Pakistan: le pays s’ébranle après la mort de la petite Zainab, violée et étranglée

12 janvier 2018, 20:00

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Pakistan: le pays s’ébranle après la mort de la petite Zainab, violée et étranglée

L’indignation est à son comble au Pakistan après le meurtre de la petite Zainab. Cette fillette de six ans de la ville de Kasur, rentrait chez elle après ses cours à l’école coranique le 4 janvier lorsqu’elle a été enlevée par un homme. Selon le site d’information courrier international, des images enregistrées par une caméra de sécurité montrent que cette dernière a été emmenée par un homme.

Depuis, les parents de la petite avait alerté la police. Mais celle-ci n’aurait pas coopéré, a avancé la famille à l’AFP. «La police ne coopère pas avec nous», a expliqué un oncle de la fillette, Ghulam Rasool, à l’AFP. Selon le site courrier international, le père de la victime ne procèdera pas à ses funérailles tant que les coupables ne seront pas arrêtés par la police. Le corps de Zainab a été retrouvé le mardi 9 janvier, sur un tas d’ordures.

De plus, l’horrible viol dont a été victime la fillette avant qu’elle ne soit étranglée à mort, ont provoqué la colère des Pakistanais.  Pour cause, des manifestations ont eu lieu dans la ville de Kasur (EST) au lendemain de la découverte macabre.

Les Pakistanais sont descendus dans les rues, raconte l’AFP. Ils s’en sont pris à des bâtiments officiels à coups de pierres pour protester contre l’inaction de la police. Lors de ces affrontements, deux personnes ont perdu la vie suite à des tirs de la police. Ce, alors que la foule tentait de prendre d’assaut un bâtiment de l’état.

Crimes sexuels

La colère des habitants est alimentée par le fait que la région de Kasur est déjà tristement célèbre pour une affaire de crimes sexuels. Selon AFP, la petite Zainab est la douzième victime en un an à être violée et étranglée jusqu’à ce que mort s’en suive.

Hier, jeudi 11 janvier, une nouvelle journée de manifestation a eu lieu à Kasur. «Nous voulons la justice. Nous voulons que le coupable soit amené devant nous. Nous ne voulons pas qu'un innocent soit présenté comme le coupable et tué juste pour clore cette affaire», a lancé un manifestant à l’AFP.

En 2015, dans cette même région, un gigantesque scandale de pédophilie y avait été mis à jour. Des vidéos montrant au moins 280 enfants victimes d'abus sexuels par une bande qui faisait chanter les familles avaient été découvertes. A l'époque déjà, la police avait été accusée de fermer les yeux.

Malala Musafi, Prix Nobel de la Paix, qui a été obligée de quitter son pays après avoir été attaquée, a commenté ce crime barbare sur le net. «Heartbroken to hear about Zainab - a 7 year old child abused and brutally killed in Kasur, Pakistan. This has to stop. Gov and the concerned authorities must take action. #JusticeForZainab», peut-on lire sur le site BBC.

Ce site d’info a aussi diffusé le portrait-robot du kidnappeur de la petite Zainab ainsi qu’une vidéo dans laquelle la mère de la victime crie sa colère et sa douleur.

L’égalité des sexes

De son côté, The Daily Times qui s’est rallié au hastag #JusticepourZainab dénonce les crimes sexuels commis à l’égard des enfants et des femmes aux Pakistan. «Il faut reconnaître que ce pays a un problème que l’on pourrait comparer à une addiction à la drogue: le patriarcat», dénonce le journal, qui demande à l’Etat d’«investir dans la société civile », pour que la société pakistanaise devienne le lieu de l’égalité des sexes.

Par ailleurs, selon France 24, le journaliste Taha Siddi, lauréat du prix Albert-Londres 2014, a annoncé hier sur Twitter avoir été agressé par un groupe d'une douzaine d'hommes alors qu'il était en route pour l'aéroport de Rawalpindi. Il aurait réussi à prendre la fuite, en subissant tout de même de légères blessures au passage. Taha Siddiqui avait déjà porté plainte l'année dernière pour harcèlement après avoir subi des pressions liées selon lui à ses positions critiques sur l'armée et les services secrets pakistanais