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Secteur sucre: les planteurs plaident pour des mesures à long terme

12 septembre 2017, 23:30

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Secteur sucre: les planteurs plaident pour des mesures à long terme

Les nouvelles mesures financières pour venir en aide au secteur cannier ont été bien accueillies par les planteurs. Parmi elles, la suspension de la contribution au CESS pour l’année 2017. «C’est une bonne chose car ils n’auront pas à contribuer à ce fonds. Ce qui réduit la marge de perte», explique Kreepalloo Sunghoon, président du Mauritius Sugar Syndicate. Mais ceux évoluant dans ce secteur concèdent que les mesures proposées par le gouvernement ne sont pas viables à long terme. La solution : revoir la valeur de la bagasse et de la mélasse, reconvertir les terrains abandonnés, entre autres.

«Le coût de production de la canne à sucre est de Rs 15 000 la tonne alors que les planteurs ne gagnent que Rs 13 000 la tonne à la vente», confie Kreepalloo Sunghoon. Les planteurs avaient fait la demande afin de ne pas payer la contribution au CESS, surtout que la baisse du prix du sucre a fait que les plantations de la canne ne sont plus profitables.

Autre décision gouvernementale : que le Sugar Insurance Fund Board (SIFB) accorde Rs 1 250 au planteur par tonne de sucre produit. Une décision qui soulage mais qui n’est pas souhaitée sur le long terme. «Les planteurs s’enregistrent au SIFB et ce fonds est utilisé en cas de catastrophe comme la sécheresse et les inondations, entre autres. Nous avons demandé cette mesure juste pour cette année, mais il faudra trouver d’autres solutions plus tard car il faut faire attention à ne pas épuiser ce fonds.» Normalement, chaque planteur paie une somme d’environ Rs 600 par tonne de sucre. Ainsi sur la somme de Rs 1 250, les planteurs recevront Rs 600, le reste est déduit à partir du montant de leur contribution pour l’assurance au SIFB.

«Il est important de valoriser les autres produits dérivés de la canne à sucre...»

Selon le président du Mauritius Sugar Syndicate, ce fonds contient actuellement entre Rs 3,5 et 4 milliards. La contribution de Rs 1 250 par planteur, par tonne de sucre, représente environ Rs 500 millions sur un an pour la production de 360 000 tonnes de sucre. «Sur le long terme, il est nécessaire de revoir la valeur sur la bagasse et la mélasse. Il est important de valoriser les autres produits dérivés de la canne à sucre.» Une autre suggestion est d’utiliser les terres sous culture de la canne qui ont été abandonnées pour d’autres projets. «Il faut se tourner vers des solutions durables pour combler le déficit. Il faut vendre ou convertir les terrains non utilisés», ajoute Kreepalloo Sunghoon.

Du côté de la chambre d’agriculture, Jacqueline Sauzier se dit favorable à ces nouvelles mesures qui aideront tous les opérateurs de l’industrie, y compris les usiniers qui souffrent de nombreuses difficultés. La Mauritius Cooperative Agricultural Federation (MCAF), qui regroupe 155 sociétés coopératives, soit quelque 8 000 planteurs, accueille favorablement ces mesures temporaires. Le General Manager de la MCAF, Dineshsingh Goburdhun, souhaite maintenant que le gouvernement vienne de l’avant avec une augmentation du prix de la bagasse et de la mélasse pour soulager davantage les petits planteurs. La MCAF réclame aussi que les petits planteurs soient exemptés de la Land Conversion Tax quand ils doivent convertir leurs terres agricoles.

Qu’est-ce que le CESS?

<p>Il s&rsquo;agit d&rsquo;un prélèvement obligatoire par tonne de sucre. Le montant est actuellement de Rs 500 L&rsquo;argent récolté est ensuite redirigé vers les institutions opérant dans le secteur sucre, dont la Mauritius Cane Industry Authority.</p>