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Si Soodhun peut…

28 août 2016, 08:09

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Showkutally Soodhun n’est peut-être pas tout jeune. Il n’est sûrement pas le plus brillant d’entre nous. Mais en occupant, ce week-end, le poste de Premier ministre par intérim, malgré un dysfonctionnement observé aux Casernes centrales, il a quand même pu donner un peu d’impétuosité à la fonction suprême du pays.

«Sa» décision de révoquer Kailash Trilochun de la Financial Intelligence Unit contraste avec l’indécision de sir Anerood, qui pourtant, avait été doublement «choqué» : d’abord par l’agression «sauvage» de Bhanoodutt Beeharee et puis par les honoraires abusifs de Me Kailash Trilochun – qui se gave de notre argent, depuis que son cousin et beau-frère, Nando Bodha, est ministre.

Face à la réprobation, Soodhun a compris que Trilochun est une épine qu’il faut enlever au plus vite du pied du gouvernement. En attendant le retour de Trilochun au pays, préparé avec le plus grand soin par l’avocat travailliste Rama Valayden – qui insiste que la politique n’a rien à voir avec cette affaire criminelle ; ce qui est compliqué à Maurice parce que tout est politisé à outrance et aussi parce que nous vivons dans une société d’interconnaisance, où les réseaux occultes et mafieux n’ont même pas peur de Roshi Bhadain !

Pour nous, il est clair que, malgré tous les artifices de «damage control» que d’aucuns tentent de déployer, le gouvernement en général, et Nando Bodha en particulier, ne passeront pas ce cap Trilochun indemnes. Nul ne peut, à cette heure, mesurer le tort fait à notre réputation auprès de ceux qui sont à l’écoute attentive des événements de Maurice, dont les investisseurs en puissance. Par patriotisme, on ne souhaite pas que les stigmates soient profonds. Et on veut aider à rattraper ces écarts. C’est pour cela que nous avons dénoncé les passe-droits et abus de pouvoir, qu’ils soient ceux des Ramgoolam ou des Jugnauth, ou le court règne de Bérenger. Nous continuerons à le faire, qu’ils soient contents ou pas.

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Quand on est incapable de diriger, il faut partir, martèle le revenant Navin Ramgoolam aux quatre coins du pays, le poing levé. Comme Paul Bérenger, il cible, en priorité, le Premier ministre qui «ne contrôle plus rien».

Présenté avec Vishnu Lutchmeenaraidoo comme les deux maillons forts de Lepep en décembre 2014, qui allaient nous offrir un «deuxième miracle économique», les deux n’ont pu faire grand-chose. Ils sont aujourd’hui nos porte-drapeaux des politiciens usés par le pouvoir, et dont les discours deviennent de plus en plus décousus.

Coup du destin : Jugnauth père version 2016 est devenu le Ramgoolam père, qu’il combattait au début des années ’80 : un Premier ministre dont le leadership ne peut plus influencer la destinée d’un pays qui doit se moderniser. Il lui reste une possibilité : faire poids mort et donner la chance aux esprits jeunes, plus réveillés et connectés aux mondes réel et virtuel.

Si Soodhun peut mieux faire que SAJ, c’est qu’on a de la marge... mais il faut quand même mettre un peu d’ordre aux Casernes centrales.