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Sécurité routière : les critères régissant la moto-école font des mécontents

25 juin 2016, 20:30

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Sécurité routière : les critères régissant la moto-école font des mécontents

 

Tenterait-on de favoriser des étrangers à leurs dépens ? C’est la question que l’on se pose dans le milieu des auto-écoles. En effet, plusieurs formateurs contestent des critères, jugés «trop rigides», imposés pour devenir moniteur de motocyclette ou pour opérer une moto-école.

Quelques moniteurs d’auto-écoles ont approché l’express. Ils expliquent que le ministère des Infrastructures publiques exige que tout moniteur de moto-école suive une formation de 840 heures avant d’obtenir sa licence. Le hic : si les cours sont dispensés pendant toute une journée, ceux-ci devront s’échelonner sur trois à quatre mois.

«On devra arrêter de travailler pendant la formation. Comment fera-t-on pour subvenir aux besoins de notre famille ?» se demande un moniteur d’auto-école. et de faire ressortir que la formation en France dure bien moins longtemps. Quant aux cours pour les examinateurs (NdlR, cette tâche a été confiée aux policiers), ils s’échelonneront sur 1 090 heures.

Autre point de contestation : tout aspirant moniteur de moto-école ne devra pas être âgé de plus de 45 ans. Condition jugée discriminatoire et allant à l’encontre des droits humains. De plus, fait-on remarquer, la plupart de ceux qui ont de l’expérience dans le domaine ont dépassé cet âge.

C’est notamment le cas d’un membre d’une association de motocyclistes. «J’ai une expérience de plus de 25 ans comme motocycliste, mais je suis âgé de plus de 45 ans. Ce n’est pas juste. J’aurais pu apporter mon concours aux écoles de formation», regrette-t-il.

En Angleterre, ajoutent les moniteurs d’auto-école, il n’y a pas de limite d’âge pour devenir formateur. Outre une restriction sur l’âge, les moniteurs doivent avoir au moins un Higher School Certificate pour être qualifiés d'enseigner.

Retour sur Investissement

Sollicité par l’express, Daniel Raymond, conseiller du ministère des Infrastructures publiques, précise que la formation est sur une base volontaire. «Cette formation est gratuite, avec l’assurance  faite au formateur d’être recruté par les moto-écoles», dit-il. Concernant la limite d’âge, il souligne que dans la mesure où la formation est financée par le gouvernement, «il est naturel de fixer un âge  limite permettant  à l'intéressé d'avoir au moins 10 ans d’activité dans le domaine». N’empêche, soutient Daniel Raymond, «les cas particuliers seront examinés, notamment en tenant compte de l’expérience déjà acquise par certains postulants en matière de formation moto».

Le Réunionnais estime également que la crainte que des étrangers ayant des licences de moniteur et de moto-école puissent être recruté est «hors de propos». D’autant plus que jusqu’à présent, seuls des Mauriciens ont manifesté leur intérêt pour le job, avance-t-il

Daniel Raymond se dit, par ailleurs, confiant qu’il y aura un retour sur investissement pour les propriétaires de moto-école. «Le ministère a, dans un premier temps, limité le nombre de licences à 10, incluant Rodrigues, pour permettre un modèle économique viable.»Et d'ffirmer  que les 200 000 détenteurs de learners qui sillonnent  actuellement nos routes devront passer impérativement par ces écoles prochainement pour obtenir leurs permis.