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Le préfet de Mayotte demande que les expulsions «cessent»

25 mai 2016, 08:00

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Le préfet de Mayotte demande que les expulsions «cessent»

 

«Je demande à ce que les initiatives d’expulsion, qui ne sont pas dans l’esprit de la République, cessent», a déclaré mardi le nouveau préfet de Mayotte lors d’une conférence de presse.

Plus d’un millier d’étrangers, pour la plupart des Comoriens en situation régulière ou non, ont été expulsés depuis janvier de leur domicile par des collectifs d’habitants de l’île, qui les accusent de «vols, agressions et meurtres», selon la Cimade, une association de solidarité active des personnes opprimées ou exploitées.

Le préfet Frédéric Veau, qui a pris ses fonctions lundi, a condamné les actions des collectifs d’habitants de Mayotte. Le préfet a indiqué que les forces de l’ordre seraient mobilisées sur les lieux des prochaines expulsions «de façon proportionnée» afin de ne pas «créer de trouble à l’ordre public».

Il a également énuméré plusieurs mesures de renforcement de la lutte contre l’immigration clandestine telles que les 14 opérations de la semaine dernière qui ont permis d’interpeller 160 personnes, selon la préfecture. En outre, dès mardi soir, un détachement de la Légion étrangère devrait s’implanter sur l’îlot de M’tsamboro (îlot du nord de Mayotte, sur lequel arrivent nombre d’embarcations de clandestins, ndlr). Enfin, des états-majors de la sécurité devraient se tenir la semaine prochaine.

Concernant les «expulsés» qui campent depuis 10 jours place de la République à Mamoudzou (chef-lieu), le préfet a annoncé «une logique de traitement individuel, au cas par cas» : les personnes en situation irrégulière seront reconduites à la frontière, celles en situation régulière devront utiliser leur certificat d’hébergement (un garant qui promet d’héberger le demandeur de titre de séjour, ndlr).

Le collectif d’associations présent auprès des expulsés place de la République a tenu une conférence de presse mardi matin, au cours de laquelle il a dénoncé «l’inaction du gouvernement français» et les contrôles des forces de l’ordre qui «effraient la population». Ces associations exigent notamment l’arrêt immédiat et inconditionnel des expulsions et des relogements dans des conditions dignes et humaines.

Selon ce collectif, 680 personnes expulsées se sont rendues place de la République depuis le début du campement il y a 10 jours et, parmi elles, 420 Français.