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Escalade de la tension entre gouvernement et opposition

28 novembre 2015, 18:00

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Escalade de la tension entre gouvernement et opposition

Quel est le bilan du gouvernement SAJ après un an au pouvoir ? Le Parti travailliste (PTr), le Mouvement militant mauricien (MMM) ou encore le Muvman travayis militant de Vasant Bunwaree citent l’affaire Gorah Issac, les déclarations de Showkutally Soodhun sur le service «dégradant» d’Air Mauritius ou encore le Good Governance and Integrity Reporting Bill pour démontrer que l’actuel régime perd en popularité. La guerre est déclarée, semble notamment dire le Parti travailliste réuni lors d’un congrès à Vacoas hier.

«L’année prochaine en novembre nous serons au pouvoir», attaque d’emblée Shakeel Mohamed. De son côté, Arvin Boolell a fait ressortir que «le peuple doit entrer dans une logique pré électorale». À en croire les orateurs rouges, le gouvernement a déjà perdu de sa crédibilité.

Même son de cloche du côté du MMM, ou encore du Muvman travayis militant de Vasant Bunwaree.

«Dérives» du gouvernement Lepep

«Je n’ai jamais vu un gouvernement tomber autant dans l’estime des gens en moins d’un an», a dit Rajesh Bhagwan dans une interview à l’express samedi 28 novembre. «Le gouvernement n’est pas à la hauteur de la confiance placée en lui», lance de son côté Vasant Bunwaree, le leader du Muvman travayis militant, face à la presse, vendredi 27 novembre. «En décembre 2014, il y a eu un changement. Mais quand on regarde ce qui s’est passé jusqu’ici, les choses sont pires», a-t-il soutenu. Ce qui lui fait dire qu’il «faut reprendre la situation en main».

Les critiques les plus virulentes sont cependant venues du PTr lors du congrès à Vacoas. «Zot zour konte, bizin baskil zot, bizin al dan lozik préélektoral», lançait Arvin Boolell ce vendredi soir. Outre l’appel aux Mauriciens de ne «plus se laisser faire», l’état-major du PTr s’est attardé sur les nombreuses arrestations de plusieurs membres du parti mais aussi les «dérives» de l’actuel gouvernement Lepep sur bon nombre de dossiers.

Shakeel Mohamed est ainsi revenu sur son arrestation survenue lundi 23 novembre et a décrié la façon de faire du gouvernement. «Dan parlman, li (NdlR : SAJ) dir Shakeel Mohamed al okip Gorah Issac. Ek enn ti moman apre, la polis vinn lakaz kot moi. Kouma dir mo pli gran terroris dan Moris», a critiqué l’ancien ministre du Travail.

Revoir les arrestations sans preuves

Il a aussi fait ressortir que «si l’État est sincère», d’amender la loi et de revoir les arrestations sans preuves. Pour Shakeel Mohamed, cet «outil» ne devrait pas se trouver entre les mains du MSM et la police devrait pouvoir «respirer». En terminant son discours, le député rouge a déclaré que le peuple mauricien mérite mieux. «Lané prosenn nou pa pou en deor pouvwar en novam», a-t-il affirmé.

Au Muvman Liberater, lors d’un congrès régional à Port-Louis, la réplique était déjà toute prête. «Nou pa kone kot Shakeel, Bachoo et Navin pou ete lanée prosenn mais nou pou manz ar zot», dira Anwar Husnoo. Tandis que pour Ivan Collendavelloo, «na pa pou ena PTr au pouvwar ankor».

À Vacoas, Anil Bachoo, visiblement ému, a voulu savoir pourquoi on l’a arrêté. «Mo finn vers mo la sueur pou sa pei la, zot finn trét mwa kouma enn kriminel», a-t-il martelé, la voix tremblante.

«Climat de révolte»

Le leader des rouges, Navin Ramgoolam, estime qu’un «climat de révolte» règne dans le pays. Et que SAJ souhaiterait affaiblir le PTr pour permettre à son fils de devenir Premier ministre (PM). Il a cité tous les membres du PTr qui ont eu des démêlés avec la justice depuis le début du mandat de Lepep. Pour lui, c’est clair et net : il s’agit d’une «politique de vengeance» du PM. «Finn éna moi, Anil Bachoo, Rajesh Jeetah ek Shakeel Mohamed», a-t-il indiqué. Et d’ajouter que dans son cas, c’est la maison de son père, «le père de la nation, SSR», que la police a fouillée.

Sur l’affaire Gorah Issac, Navin Ramgoolam a expliqué que deux enquêtes initiales n’ont rien trouvé contre Shakeel Mohamed. Il s’est attardé sur les critiques du ministre Showkutally Soodhun contre Air Mauritius. «Ounn déza trouv enn minis critik Air Mauritius. Sa zamé monn trouvé sa.» Avant de critiquer le retrait du pouvoir du DPP et le Good Governance and Integrity Reporting Bill. «J’attends de voir ce que Xavier Duval et le PMSD comptent faire. Xavier Duval, je le connais, c’est un homme de principe», a-t-il indiqué. Pour Navin Ramgoolam, il est ainsi encore temps : «Mo laflamm ankor dan mo leker pou servi pei» et il est impossible «d’effacer le PTr».