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Ouvriers étrangers: la difficile traque des sans-papiers

6 octobre 2015, 21:09

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Ouvriers étrangers: la difficile traque des sans-papiers
Le nombre de sans-papiers est définitivement en hausse à Maurice. Constat des Casernes centrales. Selon les dernières estimations, ils seraient quelque 900 étrangers à travailler au noir à Maurice. Parmi, des Bangladais, Chinois, Indiens, Sri-Lankais ou Népalais, des ouvriers pour la plupart. D’ailleurs, la police est actuellement sur la piste d’une vingtaine de Bangladais venus à Maurice avec des visas étudiants. Ils ont eu recours à des agents recruteurs pour des «study tours».
 
Et motus et bouche cousue sur certains cas, dont des Français, se trouvant aussi sur la liste rouge de la Tracking Team du Passport and Immigration Office (PIO)… Qu’est-ce qui a changé ces dernières années dans le profil de ces travailleurs ? Autrefois, il y avait parmi eux un bon nombre de maçons sur des chantiers de construction, des ouvriers dans les unités de textile, souligne une source. Or, «ces trois dernières années, on a noté un nombre impressionnant d’étudiants qui viennent principalement du Bangladesh, de Madagascar, du Népal, de l’Inde et du Sri Lanka».
 
Dans bien des cas, les sans-papiers bénéficient de la complicité de Mauriciens qui leur permettent de travailler au noir et qui les font changer régulièrement de domicile pour ne pas être repérés par la Tracking Team. Quant à certains touristes en mal de dépaysement, ils tentent leur chance lorsque leurs visas expirent. Ce qui ouvre la porte à divers trafics: locations exorbitantes et faux papiers à la demande...

«Situation embarrassante et très dérangeante»

Un fonctionnaire au sein du Prime Minister’s Office (PMO) suggère au PIO de publier régulièrement les photos de ces étrangers dans les postes de police. «C’est un autre moyen de les dissuader et encourager les gens à les dénoncer», insiste-t-il.
 
Entre-temps, le Conseil des ministres a décidé, le 27 mars, d’instituer un comité en vue de l’introduction d’une loi visant un contrôle plus strict sur l’arrivée des étrangers. Présidé par le ministre du Travail Soodesh Callichurn, ce comité est composé des officiers du PMO, du ministère de l’Éducation, de la Mauritius Quality Authority et de la Tertiary Education Commission.
 
Selon un haut cadre du ministère du Travail, les agissements des agents recruteurs sont suivis de près: «Nous serons intransigeants envers les personnes sans scrupules.» Il tient toutefois à préciser que le gouvernement ne veut pas bousculer les choses. «Avec ce qui se passe par rapport aux réfugiés en Europe, il y a l’aspect humain à prendre en considération. Nous voulons trouver des solutions et préserver nos relations diplomatiques avec les pays amis», précise-t-il. Avant de concéder que «c’est une situation embarrassante et très dérangeante pour le gouvernement».