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Débris d’avion à La Réunion: «Presque sûr que ce flaperon provient d’un Boeing 777»

30 juillet 2015, 03:26

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Débris d’avion à La Réunion: «Presque sûr que ce flaperon provient d’un Boeing 777»
Des enquêteurs spécialisés étaient en route jeudi pour l’île de La Réunion pour déterminer si un débris d’avion découvert le long de sa côte appartient au Boeing 777 de la Malaysia Airlines disparu depuis le 8 mars 2014. Le débris, long de deux mètres, a été retrouvé à Saint-André par les employés d’une association chargée du nettoyage du rivage.
 

© Le Quotidien de la Réunion et de l’océan Indien
 

© Le Quotidien de la Réunion et de l’océan Indien
 
Une source proche du dossier a déclaré à Reuters qu’il était presque certain que le débris appartient à un Boeing 777 tout en précisant qu’il est trop tôt pour dire qu’il provient du MH370. «Il est pratiquement certain que ce flaperon provient d’un Boeing 777. Notre chef d’enquête me l’a dit», a déclaré le vice-ministre malaisien des Transports Abdul Aziz. Il a précisé qu’une équipe malaisienne était en route pour la Réunion et qu’il faudrait deux jours environ pour vérifier que la pièce provient ou non du vol MH370. Ce genre de pièce porte en général des marquages ou numéros d’identification.
 
«A ce stade, la provenance du débris n’est pas identifiée. Aucune hypothèse ne peut être exclue, y compris la provenance d’un Boeing 777», peut-on lire dans un communiqué du préfet de La Réunion et du ministère de la Justice. En effet, l’hypothèse d’un débris du MH370 n’est pas la seule envisagée par les milieux aéronautiques, où l’on évoque aussi celle d’un fragment d’un Airbus A310 de la compagnie Yemenia, accidenté en 2009 au large des Comores ou d’un bimoteur écrasé en 2006 au sud de la Réunion. Mais aucune piste n’est privilégiée pour le moment par les enquêteurs spécialisés de la gendarmerie française des transports aériens, qui recherchent notamment des informations, comme un numéro de série, permettant l’identification du débris.
 
Quatre accidents graves impliquant un 777 ont été recensés en vingt ans et a priori un seul, celui du MH370, s'est produit au sud de l’équateur. «Nous n’avons perdu aucun autre 777 dans cette partie du monde», note Greg Feith, ancien enquêteur du NTSB, l’équivalent américain du BEA.
 
Cette découverte reste pour l’heure la seule susceptible de relancer l’enquête sur la disparition du Boeing de la Malaysian Airlines, l’une des plus mystérieuses de l’histoire de l’aviation. Depuis janvier, par décision de l’aviation civile malaisienne, la disparition du vol MH370 le 8 mars 2014 est considérée comme un accident.
 
L’avion avait décollé de Kuala Lumpur pour Pékin mais a disparu des écrans radar après avoir inexplicablement dévié de plusieurs milliers de milles nautiques de sa trajectoire de vol. Les enquêteurs pensent que le transpondeur de l’appareil a été délibérément mis hors service. Aucune trace de l’appareil, et notamment ses enregistreurs de vol, n’ont été retrouvés malgré des mois de recherches. Les opérations se sont concentrées sur une vaste zone océanique au large de Perth, sur la côte occidentale de l’Australie.
 
La gendarmerie française des transports aériens préfère pour l'instant rester prudente sur le lien qui pourrait être fait entre le débris retrouvé à la Réunion et le Boeing disparu. «Les gens s’avancent beaucoup sur cette affaire. On nous a signalé une pièce d’un aéronef sur une plage, on est allé vérifier», a dit à Reuters l’adjudant-chef Eric Chesneau, de la brigade de gendarmerie des transports aériens (BGTA) de La Réunion. «On est quasiment sûr que c’est une pièce d’aéronef (...) mais on ne sait pas du tout le type, à quoi elle appartient. (...) Les investigations sont en cours et pour l’instant on n'a rien de nouveau», a-t-il dit.

Aucune trace d’impact ni d’incendie

Robin Robertson, océanographe à l'université de Nouvelle-Galles du Sud, à Sydney, estime que la date et l'endroit de la découverte du débris rendent tout à fait plausible la thèse selon laquelle il provient du Boeing 777 de la Malaysia Airlines. Il s’appuie pour cela sur les mouvements connus des courants de l’océan Indien.
 
«Si le débris est identifié comme provenant du MH370, cela serait cohérent avec les analyses précédentes et avec les modèles bâtis sur l’endroit où il se serait abîmé, dans le sud de l’océan Indien», a déclaré dans un communiqué le vice-Premier ministre australien Warren Truss.
 
Selon un ancien responsable de l'agence américaine de la sécurité dans les transports (NTSB), il convient d'élargir considérablement la zone de recherche de l'épave du MH370, qui se trouve actuellement à environ 3.700 km de la Réunion. «Il pourrait se trouver dans une zone très vaste», a-t-il dit, expliquant que le débris retrouvé à la Réunion pourrait avoir dérivé sur une très longue distance. «La zone de recherche pourrait devoir être élargie plus à l'ouest.»