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Filles de Dawood Rawat : Adeela, Laina et Kerima, des femmes de pouvoir

25 avril 2015, 20:32

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Filles de Dawood Rawat : Adeela, Laina et Kerima, des femmes de pouvoir

«Ou koné ki sannla mwa ?» C’est une des formules qu’utiliseraient Adeela Rawat-Feistritzer et sa soeur Laina pour obtenir ce qu’elles veulent. Au fil des années, malgré leur renommée grandissante, les trois filles de Dawood Rawat n’ont pas livré beaucoup d’elles-mêmes. Après l’éclatement de l’affaire BAI, les projecteurs se sont davantage braqués sur elles. Tous ceux qui ont accepté de parler des filles Rawat – à mots couverts – ont des avis nettement tranchés.

 

Et la plupart ont des commentaires négatifs à leur égard. Est-ce le syndrome du puissant que l’on critique quand il est sur une pente glissante ? Il s’agit de ne pas sombrer dans des règlements de comptes.

 

«Gran nwar.» C’est l’un des qualificatifs employés pour décrire les filles de Dawood Rawat. D’autres affirment qu’Adeela Rawat-Feistritzer tout autant que Laina Rawat seraient «très autoritaires». Des employés disent avoir été «rabroués devant tout le monde», et parlent de larmes essuyées aux toilettes. Certains «tolèrent un manager qui terrorise tout le monde».

 

À en croire ces sources, Adeela Rawat-Feistritzer et sa soeur Laina auraient une propension à utiliser leur patronyme pour obtenir ce qu’elles veulent. À la manière du fameux : «Ou koné ki sannla mwa ?», le «je suis une Rawat» serait, selon certaines sources, une formule qu’elles utiliseraient souvent. «À la BAI, Dawood Rawat c’est Dieu. C’est le culte de la personnalité. Elles sont les filles du patron et elles le font savoir. C’est une culture d’entreprise qui n’aide pas à innover. Je suis content d’avoir quitté ce groupe.»

 

Des remarques qui ne font pas l’unanimité. «Adeela Rawat- Feistritzer est quand même le boss d’une entreprise et automatiquement, les employés n’aiment pas les chefs», déclare une source. Du coup, l’image d’Adeela Rawat-Feistritzer change radicalement. De la «princesse» qui commet des «abus de pouvoir», elle devient une mère de famille «très gentille». «C’est facile de lui parler, elle est très patiente. J’étais vraiment très étonnée. Sa bonne était là aussi. Elle s’est assise à la même table que nous et a mangé la même chose que nous. Quand je la croise à Bagatelle,  elle me demande toujours des nouvelles des enfants. Je peux vous dire que j’ai rencontré beaucoup de femmes plus arrogantes que ça.»

 

Sur le plan professionnel, les renseignements de base sont compilés dans Business Leaders, une publication de Business Magazine. Si l’édition 2013 fait uniquement mention de Laina Rawat, celle de 2014 ouvre ses colonnes aux trois soeurs. Toutes les trois sont présentées comme les directrices de Seaton Investment.

 

Adeela Rawat-Feistritzer est présentée comme le Chief Executive Officer de MarCom, le pôle marketing et communications du groupe BAI. La filiale est réputée pour des événements comme le spectacle de l’humoriste Jamel Debbouze en 2013 et la prestation du ballet Bharati en 2008. «La filiale est connue pour avoir élevé le niveau en matière d’événementiel et de branding à travers une série de premières», écrit Business Leaders. Adeela Rawat-Feistritzer est aussi membre du Mauritius Institute of Directors.

 

Kerima Rawat est, quant à elle, directrice de Centosis, firme qui propose des services de formation en ligne, l’organisation de séminaires, entre autres. Entre 1999 et 2005, elle a occupé des postes à responsabilités dans la gestion des ressources humaines à Washington.

 

Laina Rawat, née et éduquée en Amérique, a, elle, «développé une compréhension hors pair du secteur de la distribution depuis 2005». Elle est la directrice de la Trade and Commerce Division de la BAI. Elle est également manager de toutes les compagnies qui se trouvent sous l’ombrelle de Quality Living : Courts, Arcasa, Effendi. Selon un site Web mauricien de promotion touristique, auquel elle a accordé un entretien en 2008, «à l’âge de six ans, quand son père devient le président de sa société, elle avait dit à tous les amis de sa classe que son  père était maintenant le président… des États-Unis».

 

Côté académique, elles ont toutes trois des diplômes américains. Adeela Rawat a un diplôme en Business Administration and Management with concentration in Behavioural Therapy. Kerima a un BA en Communication and Organisational Development ; ainsi qu’un Master en Liberal Studies. Alors que Laina possède un BA Sociology minor in religion du Salem College, aux États-Unis.          

 

Dans le portrait de Dawood Rawat dressé dans l’édition de Business Magazine publié le 15 avril dernier, on peut lire ces propos de Reza Issack : «Les affaires ne l’empêchent pas de veiller de près à l’éducation de ses trois filles : Kerima, Laina et Adeela. De même, il est très attaché à sa femme Ayesha, née Motala. Son épouse et ses trois filles sont la prunelle de ses yeux.» KLAD Investment, la société qui détient Seaton Investment, la holding gérant BA Investment, est, du reste, l’acronyme de Kerima, Laina, Adeela et Dawood. Incorporée aux Bahamas, KLAD avait un trou de près de Rs 11 milliards au 31 décembre 2012. Sollicitées par l’express, les trois filles de Dawood Rawat n’ont pas souhaité intervenir.