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Ce vent Smart Cities sur l’île Maurice

11 janvier 2016, 07:37

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Désormais, la ville intelligente ou Smart City devra répondre à trois exigences : vivre, travailler et pérenniser. Focus sur le projet «Smart Mauritius» qui promet à l’île Maurice de relever son défi d’aménagement du territoire.

Avec ses 1 865 km2, l’île Maurice, située dans l’océan Indien, affiche une densité démographique de 600 habitants par km2, soit 6 fois supérieure à la France. Son taux d’urbanisation, qui frôle actuellement les 42 % et se concentre sur la capitale Port-Louis, ne va cesser d’augmenter d’ici 2050 pour atteindre probablement les 50 à 60 %.

Pour faire front aux problèmes, que rencontre le pays, une véritable vision à court et moyen terme de l’aménagement du territoire doit être mise en place. Le but ? Faire en sorte que l’île conserve son bon vivre local tout en rayonnant à l’international parsa réputation de centre d’affaires innovant. Le concept de Smart Cities ou «villes intelligentes» fait écho au développement spectaculaire des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Désormais, les infrastructures urbaines sont connectées en permanence pour faciliter les déplacements et optimiser les ressources naturelles et énergétiques.

Vers une décentralisation maîtrisée de l’île

5 technopoles, avec des spécificités économiques propres, vont redessiner progressivement le paysage mauricien. Ces plateformes économiques auront tout des Smart Cities les plus innovantes en terme de NTIC : infrastructures urbaines communicantes, développement des énergies renouvelables, gestion autonome et intelligente de l’eau et des déchets. Les logements et les services de proximité seront intégrés au coeur même de l’activité économique.

Comme le souligne Gaétan Siew, président de la State Land Development Company, dans le Mauricien du 23 octobre 2015 : «Puisque les gens habiteront et travailleront au même endroit, cela impliquera moins de déplacements. Globalement, cela allégera la pression sur la capitale et sur la circulation routière, laquelle, selon nous, diminuera d’au moins 30 à 40 % de son flot actuel d’ici à quelques années.» Il est certain que le moteur de ces villes intelligentes est l’activité économique et la création d’emplois. Pour ce faire, les marchés mis en avant seront ceux des nouvelles technologies, des cleantechs, des sciences de la santé et des services séniors.

En considérant les facilités d’implantations et les allégements fiscaux, des multinationales telles que Google, Veolia, EDF ou encore Siemens vont répondre présents. Et logiquement, c’est un nombre important de PME et de start-ups mauriciennes qui vont pouvoir coopérer avec elles. Les pôles de compétences s’esquissent.

Parmi eux, Médine, à l’ouest de l’île, comprend le Bambous Tekno Park où est concentrée la recherche. Au sud, la technopole aéroportuaire d’Omnicane offre des infrastructures spécialisées dans développement de la logistique et des affaires. Sans parler, bien sûr, de laSmart City de la Highlands, dédiée aux activités de egovernment,e-procurement et e-permit, entre autres. Dans le Nord un projet d’incubateur le MSI Mauritius StartupIncubateur sera mis en place pour Janvier 2016.

Singapour : Une inspiration pour Smart Mauritius

Avec ses 5 millions d’habitants et ses aménagements d’infrastructures colossaux (métros MRT, gestions des eaux usées et pluviales, TIC, systèmes de caméras de surveillance, immeuble avec des capteurs de sismicité) pour la rendre «intelligente», la «Suisse de l’Asie» est devenue un modèlepour les zones urbanisées de la zone indienne du globe. Maurice veut s’inspirer de Singapourpour concrétiser au mieux le projetSmart Mauritius. Pour obtenir les mêmes résultats, le «tigre de l’Afrique» entend bien se munir des mêmes conditions de départ ! Ainsi, une délégation dirigée par l’ancien ministre des TIC, Tassarajen Pillay Chedumbrum, a participé avec leurs homologues singapouriens à un forum ministériel en juin 2014. Trois mois plus tard, des experts se dépêchaient sur l’île pour aider le gouvernement mauricien à utiliser les fréquences TV libres pour couvrir rapidement toute l’île en Wi-Fi.

Singapour est d’autant plus un modèle qu’elle vient tout juste, d’après l’Environmental Performance Index réalisée par l’université de Yale et de Columbia, de se placer au 4e rang des pays mondiaux les moins polluants. Après la Suisse, le Luxembourg et l’Australie. Selon Boyd Cohen, spécialiste en stratégie urbaine et climatique de la Business School EADA de Barcelone, «Singapour est un exemple fantastique d’une ville propre et sans congestion. Elle a su innover dans le recyclage des eaux de pluie, des bâtiments connectés et des systèmes de transports en commun.»

En connexion avec les attentes des mauriciens

Au-delà de l’aspect technologique, l’importance des paramètres culturels et sociaux dans la mise en oeuvre de Smart Mauritius implique que les volontés locales soient placées au coeur des préoccupations de la ville. «La co-création citoyenne est l’avenir des villes intelligentes et durables. On parle désormais de Smart City 3.0 où la qualité de vie de chaque citoyen est améliorée grâce aux partages matériels et intellectuels des ressources disponibles», souligne Boyd Cohen. En effet, la mise en oeuvre d’une gouvernance associant la population à la conception de l’ensemble du projet représente un enjeu clé pour assurer une planification adaptée à ses attentes. Et, en particulier, quant à l’amélioration de la qualité de vie des Mauriciens.

Nicolas Goldstein, Entrepreneur & Fondateur du site www.offshore-developpement.com  et du www.mauritius-startup-incubator.com/

Nicolas Goldstein est un entrepreneur francais dans le domaine des nouvelles technologies de l’information depuis les années 2000. En 2003, il a créé le portail www.offshore-developpement.com  leader en France dans l’externalisation des services. En 2009, il crée la société de production Story Board Animation ayant comme partenaire industriel
la société DQ Entertainment cotée à la bourse de Londres et Bombay en Inde. Fin 2015, il décide de créer le MSI(Mauritius Start-up Incubator), celui-ci se distingue par son rôle de guichet unique pour s’implanter sur l’île Maurice, travailler avec des sous-traitants et collaborer avec des start-ups mauriciennes.