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Leaders à vie

30 juillet 2015, 07:59

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«You may have democracy in name, but not in substance.» Cette pique de Barack Obama, lancée mardi aux dirigeants africains, au siège de l’Union africaine, résonne dans nombre de pays, y compris chez nous. Sur un ton un tantinet humoristique,le président américain a fait passer un message essentiel* en insistant auprès de ses pairs du continent qu’on ne peut PAS rester leader de manière indéfinie :«J’en suis moi-même à mon deuxième mandat (...) j’adore mon métier, mais, selon la Constitution, je ne peux pas rempiler, même si je pense que je suis un bon président !»

 

Rappelant que George Washington et Nelson Mandela ont choisi de passer le témoin, alors qu’ils se trouvaient au sommet du pouvoir et qu’ils avaient tout un boulevard devant eux, Obama a voulu faire un clin d’oeil non seulement à l’actualité au Burundi mais aussi à tous ces autres pays, comme Maurice, qui ne jugent toujours pas utile de mettre une limite aux mandats des dirigeants, présidents ou Premier ministres.

 

Si n’importe quel pays ne peut que mieux respirer avec du sang neuf et de nouvelles idées, chez nous, il y a une fracture flagrante entre la «Net Generation» et nos politiciens-dinosaures. Sir Anerood Jugnauth finira son mandat de Premier ministre à 90 ans ! Et les leaders des deux principaux partis de l’opposition (MMM et PTr) se rapprochent, eux, des 70 ans sans développer la moindre envie de passer le témoin (si ce n’est pas tout bonnement la clé du coffre du parti).

 

Si c’est vrai que la retraite a été ramenée à 65 ans, est-ce toutefois raisonnable que la compétence et l’énergie pataugent, ainsi, face à la séniorité ? D’ailleurs nos leaders nous ont plus d’une fois démontré que l’expérience ne rime aucunement avec sagesse. Dans une précédente chronique, intitulée «La République des vieux schnocks», l’express relevait que «ce concept (NdlR : d’expérience versus sagessse), dans le monde cynique de l’argent et du pouvoir dans lequel on opère, peut, en fait, incarner des contre-valeurs de méfiance chronique ou de prudence excessive, de manque d’idéalisme et d’audace, d’incapacité à reconnaitre ses torts pour pouvoir changer de cap, de cynisme, de suffisance.»

 

Parmi les autres «mauvaises traditions» de l’Afrique et de chez nous, il y en a qui demeurent tabous, dans les discours officiels. Pourtant le racisme, sous ses différentes manifestations à travers le temps (esclavage, antisémitisme, colonia-lisme, etc.) et son pendant, le communalisme ou le «noubanisme», demeurent toujours des sujets d’actualité qu’aucune nation au monde ne peut se permettre d’ignorer même après plus de deux siècles ou près de 50 ans d’indépendance.

 

Retrouvez l’intégralité du discours : "Africa’s democratic progress is at risk when leaders refuse to step aside", says Obama