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Compassion

22 mai 2015, 08:24

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C’est une question qui divise. L’État a-t-il l’obligation d’indemniser les détenteurs de polices d’assurance et les salariés lésés par les séquelles de l’affaire Rawat ? Si le débat est clos pour le plan SCBG, il reste entier pour les travailleurs de Courts, d’Iframac et d’Apollo Bramwell.

 

Des centaines de salariés de ces filiales phares du Groupe BAI ont déjà été licenciés. Des centaines d’autres pourraient perdre leur emploi dans les jours qui suivent. Les manifestations s’enchaînent, la tension monte.

 

Les syndicats réclament des aides du gouvernement pour compenser les travailleurs. Au nom de la compassion, cet appel à la générosité de l’État doit être entendu. Mais reconnaissons que cet appel ne répond pas à des critères de logique économique.

 

Les aides que réclament les syndicats ont un coût financier énorme. Et ce sont les contribuables qui sont appelés à payer. Le bon sens et l’économie devraient dicter autrement. Car ce n’est pas raisonnable de demander aux entreprises rentables et aux salariés productifs de faire les frais de la faillite des canards boiteux. Une telle pratique constituerait une prime à la mauvaise gestion, au détournement des fonds et à l’absence d’effort au travail.

 

En revanche, il est possible d’arguer que l’absence de compassion de la part de l’État peut déclencher la colère des salariés mis à la porte. Ce qui aura pour conséquence une dégradation de la situation sociale avec les effets contagieux que l’on peut imaginer.

 

Il est vrai que ces salariés, aujourd’hui dans la rue, n’ayant reçu presque aucune compensation, ont travaillé pour des entreprises qui perdaient de l’argent comme un panier percé. Mais beaucoup de ces travailleurs sont des victimes innocentes de la cupidité des autres.

 

D’une part, il y a un impératif économique. De l’autre, des considérations humaines et sociales. Dans ces circonstances, la voie médiane est toujours la plus sage. Il s’agit en l’occurrence de mettre en place des mécanismes d’indemnisation pour accompagner les salariés licenciés pendant une période de transition.

 

Ainsi l’État accomplira sa mission de service public. L’intérêt général est servi quand l’ordre social est préservé.