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Electeurs, électrices c’est l’heure du sanzman

5 décembre 2014, 21:38

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Nous sommes arrivés à la fin d’un cycle. Le signal d’alarme a été tiré depuis un moment déjà. Ce n’est pas que nous avons honte de notre parcours depuis 1968, mais c’est surtout une grosse déception par rapport au potentiel gaspillé. Aujourd’hui, “république”, “miracle” et “réforme” nous renvoient, à travers notre vécu, au sentiment d’avoir été bernés par des faussaires. Nous sommes déterminés à ne pas subir l’humiliation.

Nous avons tous contribué à générer la richesse, mais nous n’avons récolté que des miettes. Parallèlement, des opportunités d’affaires et des contrats taillés sur mesure dans l’opacité la plus totale se sont chargés de distribuer l’essentiel de la recette à un réseau de “sponsors”. Le drame est justement là, les facilitateurs, et bénéficiaires partiels aussi, émanent des partis mainstream, tous bords confondus.

Nous nous sommes vus offrir des alternances provenant d’une même moule corrompue. Même si dans leur délire, ils se considèrent créatifs, avec les fonds dérisoires du Corporate Social Responsibility, ou empathiques, avec la possibilité quasi-illusoire “gratifiée” aux citoyens vampirisés de se remplir les poches à travers des mises, nous n’avons pas complètement perdu notre faculté de discernement pour distinguer les véritables improductifs et assistés. Pendant trop longtemps, c’est le manque d’alternative crédible qui a contribué à perpétuer cette imposture. 

 

La bouffée d’air frais, c’est l’émergence d’autres voix pour rejoindre l’engagement citoyen de Lalit. Valeur du jour, Ensam semble être le seul parti réunissant certains éléments, qui restent cependant à être affinés et étoffés pour gagner en pertinence et punch. Pour être capable de se positionner en challenger futur des partis mainstream actuels.

 

Entre-temps, Lalit nous dessine la voie à suivre: intégrer le Parlement en opposition aux accapareurs et rentiers issus de l’alliance perverse entre politiciens et une poignée d’opérateurs économiques.

 

Comme les partis mainstream actuels opèrent telle une mafia pratiquant l’omerta, la vigilance parlementaire se retrouve fatalement anéantie. Ils continueront donc de former les gouvernements pendant un certain temps encore. C’est regrettable que Roshi Bhadain, Nita Deerpalsing et Adil Meeah aient choisi de monter à bord de ce bateau ivre. Sauraient-ils se ressaisir afin d’incarner ceux qui, de l’intérieur forcément, réinventeront les partis mainstream ?

 

Saluons quand même cette rare initiative progressiste, de proposer une woman of substance, de surcroît sans couleurs politiques affichées, à la Présidence de Maurice.

 

Franchement, que tirons-nous des étiquettes gauche, droite ou centre? Si ce n’est que braquage intellectuel et partisan. Les promesses et le bilan dans la fourniture d’eau sont des exemples probants de mépris et d’incompétence.

 

Ce que nous recherchons désespérément, c’est un gouvernement ayant les aptitudes à répondre aux enjeux qui nous guettent et qui nous guetteront. Ceci avec des plans stratégiques et des objectifs chiffrés, en synergie avec tous les stakeholders sainsmais résolument sans l’“expertise” médiocre de la Banque mondiale, par exemple.

 

Dans l’immédiat donc, nous pouvons contribuer à refaire respirer la démocratie en votant pour l’entrée au Parlement d’une authentique opposition composée de nouveaux venus tels Georges Ah Yan, Jack Bizlall, Sheila Bunwaree, Lindsey Collen, Roshni Mooneeram, Ashok Subron ou encore Nathalia Vadamootoo.

 

Plus qu’une question d’avenir et de survie, il y va de notre dignité.