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La régression démocratique

30 octobre 2014, 01:30

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Dans la démocratie à la mauricienne, les droits fondamentaux s’érodent. Les marqueurs du recul sont nombreux. Considérons, par exemple, la question de la transparence des avoirs des élus.

 

Il n’existe aujourd’hui aucun moyen pour le public de savoir si les élus de la majorité sortante se sont enrichis indûment ou pas. Car, personne n’a accès aux déclarations faites par ces ex-parlementaires et déposées à l’ICAC. Pourtant, il fut un temps où le citoyen mauricien pouvait disposer de cette information qui l’aidait à faire un choix électoral intelligent.

 

Notre arsenal législatif comprend un texte, la «Declaration of Assets Act», adopté en 1991. Celui-ci est une version améliorée d’une loi portant le même nom et votée en 1985. L’évolution allait dans le bon sens. En 1991, la presse avait même publié la liste des avoirs de chacun des parlementaires de l’époque. Cette évolution a été stoppée, inversée, par la suite. Désormais, le plus grand secret entoure ces listes. Pourtant leur publication aurait constitué un formidable outil dans la lutte contre la corruption.

 

Interrogé au Parlement en mai 2011, Navin Ramgoolam attribuait à une ineptie de la loi la non-publication des avoirs des élus. Les dispositions de la «Declaration of Assets Act», amendées en 2002, prévoient que l’ICAC «shall, in accordance with such directions as the Speaker may give, cause such declaration to be laid before the Assembly.». Or selon Navin Ramgoolam, le speaker ne peut donner des directives à une commission indépendante. Donc les déclarations des avoirs ne sont plus rendues publiques.

 

Relevons pour terminer cette déclaration qui figure sur le site officiel du MMM«Je mets Ramgoolam au défi . Qu’il jure un nouvel affidavit pour déclarer tous ses avoirs : maisons, terres, campements, actions qu’il possède et voitures, y compris la Rolls-Royce. J’en ferai de même». L’auteur ? Paul Bérenger dans sa version authentique.