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Censuré

20 octobre 2014, 07:51

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C’est une nouvelle dérive du fonctionnement démocratique du pays. Après la fermeture du Parlement pendant de longues périodes pour cause de tractations prolongées entre Navin Ramgoolam et Paul Bérenger, c’est la non-publication du rapport de l’audit qui fait débat cette fois.

 

Le vérificateur aux comptes a terminé l’audit de la gestion financière des institutions publiques et a déjà déposé son rapport au ministère des Finances. Mais ce document, qui est généralement rendu public au mois de juillet, dort toujours dans un tiroir. C’est l’ancien ministre des Finances, Xavier Duval, qui l’a affirmé vendredi dernier.

 

Le leader du PMSD estime qu’il est encore possible de corriger ce manquement. Selon lui, les règlements officiels établissent la procédure à suivre pour déposer le rapport à la bibliothèque de l’Assemblée nationale quand le Parlement est dissous.

 

Deux constats s’imposent dès lors. D’abord, il faut relever le rôle ambivalent joué par Bérenger. Alors qu’il occupait le poste de leader de l’opposition, il n’a même pas tenté d’obtenir une explication pour le retard apporté à la publication du rapport. Il s’en est accommodé facilement, ce qui sème le doute sur son aptitude à faire respecter les normes de bonne gouvernance au sein d’une éventuelle deuxième République.

 

Constatons ensuite la légèreté avec laquelle le gouvernement sortant a traité ce rapport. En cette année électorale, il a probablement jugé inopportune la publication d’un document qui aurait établi à quel point les ressources financières de l’État sont mal utilisées. Jamais auparavant, un gouvernement n’avait osé faire fi de ce devoir élémentaire de transparence.

 

Il faut tout de même donner le crédit à Ramgoolam d’expliciter sa pensée plus clairement que son allié. Invité à commenter le rapport de l’audit en juillet 2012, il n’avait pas caché son agacement vis-à-vis de cette institution. Pour lui, les procédures recommandées par l’audit ne font que freiner le développement. C’est à cette occasion qu’il promit de « sanz tout » s’il devenait président d’une deuxième République.