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Nouvelle carte d’identité -Empreintes : pourquoi avoir peur ?

6 août 2014, 08:40

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La grande crainte de ceux qui sont contre la nouvelle carte d’identité semble être que les empreintes digitales sont très «privées» et personnelles et qu’elles peuvent être mal utilisées par un gouvernement malveillant pour compromettre ses citoyens, directement ou pas, par exemple sur des lieux de «crime».

 

Analysons cette crainte rationnellement.

 

D’abord, si cette crainte était fondée, soyons bien clairs : ce ne sont pas les empreintes qui seraient le problème, mais notre confiance dans l’État et ses institutions !

 

En effet, ne pas donner ses empreintes ne sert à rien, car si l’État ou le gouvernement est vraiment malveillant et de mauvaise foi, il pourrait par tant d’autres moyens nous surveiller et nous piéger !

 

Prenez l’exemple suivant : à chaque fois que vous buvez une tasse de thé, vous attrapez la tasse avec vos doigts et vous y laissez vos empreintes. Une personne malveillante (ou une institution, si vous avez le complexe de la persécution) peut facilement «relever» cette empreinte grâce à un petit carré de plastique spécial et, comme dans les séries télévisées d’espionnage ou d’enquêtes policières, aller la «déposer» sur la scène d’un crime et vous incriminer ! Vous y avez pensé ?

 

Pire, votre bouche et vos lèvres laissent de l’ADN sur la tasse, ce qui peut aussi être récolté et déposé là où il faut pour vous incriminer.

 

Qu’est-ce qu’il faudra désormais faire ? Laver toutes les tasses, tous les verres qu’on utilise, même chez la personne qui vous invite ou dans un restaurant ? Ne plus ouvrir des portes pour ne pas y laisser d’empreintes ? Ramasser  tous les cheveux qui tombent de votre tête ou qui traînent dans la brosse, de peur que… ? Ne pas laisser vos chaussures dehors pour ne pas risquer que leur empreinte ne se retrouve, un jour, sur une plantation de gandia ou sous la  fenêtre d’une vieille qui a été violée ? Poussé à sa logique extrême, devrait-on vivre dans la paranoïa la plus complète ?

 

Si on a peur de son pays et de ses institutions à ce point, il faudrait vraiment considérer se déclarer réfugié politique et émigrer ailleurs, vous ne croyez pas ? Ce qu’apparemment plus de 700 000 citoyens qui ont déjà donné leurs empreintes digitales, comme moi, ne pensent pas, malgré tout ce qui se passe dans le pays par ailleurs. N’est-il pas plus raisonnable de se battre pour prévenir la descente aux enfers du pays et de ses institutions afin qu’ils méritent davantage notre confiance et notre respect ?

 

PS: Ceci dit, l’État aurait gagné à respecter le libre choix des citoyens, plutôt que de leur imposer la carte. Après tout, si pour des questions de liberté individuelle, quelqu’un veut détruire son acte de naissance et vivre avec les conséquences que cela implique, ne devrait-il pas avoir ce droit fondamental ?