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Jean François Lagesse : La voie à suivre pour les opérateurs de l’agroalimentaire

22 avril 2014, 15:30

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Jean François Lagesse : La voie à suivre pour les opérateurs de l’agroalimentaire

La demande pour les produits agroalimentaires à Maurice ne peut qu’augmenter. Cela est dû au fait que les Mauriciens sont de plus en plus demandeurs de ces produits, mais aussi que notre île est appelée à la fois, à accueillir plus de visiteurs dans les années à venir et à se tourner davantage vers l’exportation de ses produits. La logique nous amène donc à penser qu’il y aura, dans le moyen terme, une demande importante de produits de quatrième gamme (fruits et légumes frais, crus, prêts à l’emploi) et cinquième gamme (fruits et légumes, pasteurisés ou stérilisés). Il en est de même pour les « produits traiteurs » et « bio ».

 

Les perspectives sont donc relativement bonnes dans l’agroalimentaire. Il suffit de trouver le bon créneau et d’innover constamment. Il faut aussi adopter les bonnes méthodes qui ajoutent de la valeur aux produits et cela pour le plus grand bénéfice des consommateurs. Au Domaine de Labourdonnais, c’est ce que nous essayons de faire dans notre activité de transformation de fruits depuis 1995. Nous améliorons constamment nos méthodes de production en utilisant des équipements modernes. Nous portons beaucoup d’attention à la qualité de nos produits et plus particulièrement à l’aspect sanitaire. Du reste, nous sommes certifiés HACCP et en sommes fiers. Cette certification requiert beaucoup de rigueur dans le travail. Nous avons une équipe extrêmement motivée qui a une approche très professionnelle et fait un excellent travail.

 

Le développement à grande échelle des produits du secteur agroalimentaire mauricien ne peut dès lors, que se faire, par des produits à haute valeur ajoutée destinés notamment à l’export, ceux de la cinquième gamme et les « produits traiteurs ». L’île Maurice doit ainsi, être plus présente à l’export. Il faudra améliorer notre savoir-faire pour répondre aux besoins des pays importateurs. Notre pays doit se donner les moyens de comprendre cette nouvelle tendance, voir quels sont les marchés, et y pénétrer en faisant des investissements judicieux. Les autorités ont un rôle clé à jouer, en mettant à la disposition des entrepreneurs et entreprises présentes dans ce domaine les ressources nécessaires (chercheurs, conseillers techniques, aides/emprunts) d’autant plus que nous devons faire face à une forte compétitivité à l’export venant des pays africains.

 

Par ailleurs, certains facteurs viennent aujourd’hui freiner le développement de ce secteur sur notre île. À ce titre, nous pouvons citer les coûts de production, les coûts de distribution, le manque d’accessibilité à la terre et à l’irrigation durant les mois secs de l’année et les maladies et insectes. D’autres raisons beaucoup plus d’ordre socioéconomique s’ajoutent à ces facteurs tels que le manque d’intérêt de la part des jeunes pour ce secteur et les nombreuses taxes possibles à l’entrée de certains pays lors de l’exportation.

 

Quand on observe le marché local, on constate qu’il y a eu plusieurs tentatives depuis des décennies, émanant des petits et grands entrepreneurs,avec malheureusement de nombreux échecs. Il ne faut pas voir trop grand au départ, mais plutôt démarrer petit et grandir avec le marché au rythme de la demande. En ce qui concerne le marché de l’export, il est impératif que les produits offerts soient de bonne qualité pour assurer la réputation de notre pays dans ce créneau émergent. En se regroupant, les producteurs mauriciens se donneront plus de chance. Le Domaine de Labourdonnais y croit fermement et est d’ailleurs un des membres fondateurs de The Association of Mauritian Manufacturers ainsi que du label Made in Moris.

 

Il est aussi important d’être à l’écoute du client et de savoir répondre à ses besoins. Aujourd’hui, les consommateurs sont plus « health conscious ». Il faut savoir comprendre leurs besoins et y répondre. Ils ont aussi moins de temps pour préparer leurs repas. Il faudra trouver les astuces qui faciliteront leur vie. Le secteur évoluera dès lors vers des produits qui répondront à ce besoin et les volumes ainsi augmenteront. Bien qu’il soit aujourd’hui axé sur des activités variées (culture de canne à sucre, verger, pépinière et vanillerie, activités culturelles et évènementielles, restauration et distillerie de rhum agricole), le Domaine a choisi sa voie avec conviction : celle des produits fruitiers transformés. On retrouve des pâtes de fruits, confitures et gelées, purée de fruits, jus, sorbets et glaces. Ces produits signés les « Vergers de Labourdonnais » sont devenus une référence en matière de qualité auprès de la clientèle locale, hôtelière et touristique.

 

Le Domaine de Labourdonnais, avec ses produits des « Vergers de Labourdonnais », est ainsi très présent sur le marché local. Nous souhaitons consolider cette position tout en développant nos ventes à l’export où nous pensons avoir toute notre place. Nous définirons ainsi, au cours de cette année, une stratégie en ce sens afin de nous permettre d’ici trois à quatre ans de doubler notre chiffre d’affaires dans ce secteur.

 

Source : Business Year Book, édition spéciale de Business Magazine.