Publicité
«Lezarnator»
LA voie de mon bébé d’amour serait-elle toute tracée ? J’hésiterai entre vétérinaire et médecin légiste. À moins qu’il devienne avocat. Ne dit-on pas qu’il faut savoir mentir pour plaider au barreau ? Et le mensonge, ça le connaît. Malheureusement…
• Maman, est-ce que mon nez est devenu long ?
• Pardon ? Pourquoi ton nez deviendrait long ?
• Oui, comme Pinocchio mamaaannn !
• Ah (ah ben oui, tiens, suis-je bête…). Et pourquoi ton nez deviendrait long comme Pinocchio ?
• Je sais pas ! (l’air innocent)
• Ah. C’est pas parce que tu mens, par hasard, non ?
• Je mens pas, moi ! (air indigné)
• Ah. Mais ton nez ne deviendra pas long alors, pas vrai.
• Mais papa a dit que mon nez est devenu long… Je veux pas devenir Pinocchio, moi !
• Ben si tu mens pas, tu deviendras pas comme Pinocchio. Et tu as dit que tu mens pas, non ?
• Non maman (sourire angélique).
Quelques heures plus tard…
• Qu’est-ce que tu as encore fait ? Pourquoi ton frère pleure ?
• J’ai rien fait ! Il m’a poussé dans l’escalier, papa l’a puni.
• Ah bon ? Pourquoi il t’a poussé ? Tu as eu mal ? Mais tu ne pleures même pas… (suspect tout ça, foi de maman)
• C’est faux maman. (il chuchote) Il m’a pas poussé. Ne dis pas à papa. Je voulais tuer le lézard et j’ai glissé…
• (Aha… le lézard, tout s’explique. Je vous ai dit que mon bébé d’amour a une fascination pour les lézards ?) Mais pourquoi tu as menti ? A cause de toi, papa a puni ton frère pour rien !
• Je sais pas !
• Et puis, tu peux pas laisser le lézard tranquille, non ? Il t’a rien fait !
• Non maman, je DOIS tuer !
• Hein !!! Bon, première chose, tu vas demander pardon à ton frère.
• Non.
• Comment ça, non ? Attention, tu vas devenir comme Pinocchio ! (je l’avoue, ce n’est pas très sympa de ma part. Mais qu’est-ce que c’est rigolo !)
• Mon nez est devenu long maman ? (l’air préoccupé, il commence à toucher son nez)
• Oui. Et ça deviendra encore plus long si tu ne t’excuses pas.
• Mais maman, je suis occupé. Je dois noyer le lézard !
• PARDON ?
• Oui, il a mouru mais…
• Mort. Il est mort. (au moins il a compris le principe de la conjugaison, reste le fine tuning maintenant)
• Il est mort mais je dois le noyer maintenant ! Tu comprends pas ! (l’air impatient)
• Mais pourquoi tu dois le noyer s’il est mort ? Et après, tu ne vas pas toucher un lézard mort.
• NON !! Je DOIS le noyer ! Tu comprends pas !
• Non, effectivement, je comprends pas ! Va dans ta chambre !
Sauf qu’il ne m’a pas écoutée. Et quelques minutes plus tard, il est venu me présenter son «chef-d’œuvre» : le lézard mort qu’il a noyé dans un petit récipient rempli d’eau. Ah oui, j’oubliais presque, il lui avait enlevé la peau…
Publicité
Les plus récents