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Liberté et barbarie

20 juillet 2016, 13:55

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Touchée mais pas coulée. Du moins pas encore. La France de la liberté a été prise pour cible, une nouvelle fois, par des terroristes. Par des barbares. Par des sous-représentants de l’espèce humaine, plus proche des animaux que de nous. Car comment oser croire un seul instant que des soi-disant défenseurs de certains principes politico-fanatico-religieux puissent encore prétendre être des humains quand on voit le peu de cas qu’ils font de la vie humaine ? Tuer des innocents, surtout des enfants. Blesser d’autres dans leur chair et surtout dans leur psychisme. Traumatiser la masse. Dans le but avoué d’instaurer un règne de terreur. Diriger par la peur. Tout le contraire de la politique de liberté, égalité et fraternité prônée par la France. Et par l’ensemble des démocraties de ce monde.

Le fanatisme a ses limites. Quand le fan d’une star de la chanson va jusqu’à la suivre dans le moindre de ses mouvements, s’immiscer dans sa vie privée et finir par user de violence contre elle, le fanatisme devient obsession. Quand le fan de foot sort de sa réserve et va taper, au sens propre comme au figuré, sur les fans d’autres équipes, rien que par pur esprit de méchanceté, le fanatisme devient vulgaire et dangereux. Voire dérangeant. Quand un fervent croyant et pratiquant d’une quelconque religion, fanatique des préceptes religieux qu’il suit à la lettre, se met à croire que «sa» religion est meilleure que celle(s) de ses voisins, là nous entrons dans un domaine du fanatisme qui devient ultra-subversif.

Si, au-delà de cette «croyance» à une pseudo-supériorité religieuse, le fanatique en question se met en tête de «pacifier» ceux qui n’épousent pas ses convictions théologiques, de les forcer à suivre «sa» religion à lui – quitte à utiliser des moyens illicites pour le faire – et de les éliminer purement et simplement si ça ne marche pas, nous entrons de plain-pied dans un terrorisme religieux qui utilise l’arme des faibles (la terreur) pour arriver à ses fins.

Que faire face à ce radicalisme religieux, ce fondamentalisme qui touche plusieurs religions dans le monde ? Et que faire face au radicalisme politique, style Front National en France ou Donald Trump aux États-Unis ? Sommes-nous à ce point démunis face aux mouvements radicaux que nous avons perdus jusqu’à notre capacité de nous indigner ? Ce qui s’est passé à Nice est symptomatique de l’impuissance de nos autorités politiques devant la menace terroriste. Aujourd’hui c’est Nice. Hier c’était Paris, Orlando, Grand-Bassam, Bali, Bruxelles, Bamako, Peshawar, Tunis, Beyrouth, Istanbul, Damas, Bagdad… La liste est très longue. Et on peut y ajouter Port-Louis, avec les tirs sur l’ambassade de France récemment. Et demain ?

Alors, on laisse les terroristes gagner la partie ? Ou le monde qui se dit éclairé se décide à faire face aux obscurantistes ? Car la menace est permanente. Nul n’est à l’abri de l’attaque d’un fou. Même pas notre pays. Il y a un mois, le dixième rapport annuel du Global Peace Index classait Maurice parmi les dix pays «en paix totale» dans le monde. Dix pays uniquement. Je ne pense pas que les Mauriciens voudront que leur pays change de statut.

Il n’y a pas de fumée sans feu, dit l’adage. Nice, en dehors de sa réputation de deuxième ville touristique française, derrière Paris, est connue pour être aussi un foyer du radicalisme religieux. Ces derniers temps, plus de 120 Niçois sont partis faire le djihad en Syrie et en Iraq. C’est aussi la ville française avec le plus grand nombre de caméras de surveillance (une pour 360 habitants). Mais cela n’a pas empêché la tuerie gratuite du 14 juillet.

ce jour de la célébration de cette liberté chérie doit être le symbole d’une opposition forte au terrorisme. Pour que les barbares ne puissent pas gagner au final. Liberté, égalité, fraternité…