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La sécurité routière: une responsabilité commune

26 juillet 2015, 15:37

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Le nombre d’accidents sur nos routes est alarmant.  Hormis la situation politique et le chamboulement sans précédent dans le judiciaire, ces derniers jours ont aussi été marqués par l’accident tragique entre Mapou et Piton, emportant trois personnes dans la fleur de l’âge.  Le nombre de morts sur nos routes, depuis le début de 2015, s’élève à 82, selon les journaux.  Un chiffre qui augmente d’année en année. Cela, malgré que la sonnette d’alarme a été tirée il y a belle lurette.

 

Mais à qui incombe la responsabilité de garantir la sécurité sur nos routes ?  Lors des discussions du dimanche soir entre proches, opinions et théories fusent.  Après l’indignation devant tant d’insécurité sur nos routes, la discussion est close et chacun vague à ses occupations sans plus y réfléchir. Il serait bon toutefois que nous prenions le temps d’analyser la situation avec un peu de recul. 

 

Campagnes de sensibilisation, contrôle rigoureux, lois de plus en plus sévères pour les contrevenants et la construction de routes, et autres infrastructures plus adéquates… Ce sont là quelques solutions auxquelles nous avons tous songés à un moment ou à un autre.  Considérant la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, le blâme est facilement jeté sur la force policière, les ministres et leurs ministères ou encore la consommation d’alcool. 

 

Les autorités ont le devoir de tout mettre en œuvre pour que les usagers de la route soient en sécurité. L’alcool au volant a toujours été une vraie gangrène pour notre société.  Cependant, s’indigner devant l’insécurité routière et se dire que c’est une responsabilité qui n’appartient qu’aux autres est trop simpliste.  La responsabilité de la sécurité routière appartient à TOUS les usagers de la route.  Chauffeurs, motocyclistes, cyclistes ou piétons, nous sommes tous partie prenante de ce système. 

 

En pensant aux victimes de la route, je me sens responsable. Je réalise qu’à chaque fois que je n’ai pas respecté le code de la route, qu’à chaque fois que mon ego a eu le dessus sur moi qui suis au volant d’un puissant bolide, qu’à chaque fois que la vitesse a eu raison du bon sens, j’ai mis ma vie et celle d’un autre en danger.  Je réalise que transposer la responsabilité de la sécurité routière sur les autres tout en gardant des reflexes d’incivilité au volant, en faisant confiance à des soi-disant talents de pilote hors pair ou en utilisant mon téléphone portable au volant n’est rien de moins que de l’égoïsme et de l’hypocrisie à l’état pur. 

 

 

Le dicton «Un malheur est si vite arrivé» prend tous son sens. Souvent notre confiance en soi prend le dessus. Nous justifions nos gestes par le fait que nous sommes à la bourre et que, rien que pour une fois, cela ne peut pas faire de mal.  Cependant, la situation dérape à une vitesse hallucinante quand tout le monde se dit la même chose.

 

A l’instant même où j’écris, il y a des familles qui pleurent leurs proches, partis trop tôt. Il y a des enfants qui sont devenus orphelins et des parents qui enterrent leurs enfants.  Il y a des mondes laissés en ruines et des rêves qui ne réaliseront jamais.  J’ai vécu l’horreur de perdre un ami proche quelques années de cela et je m’associe à la peine de tous ceux qui souffrent en ce moment.  Le moins que je puisse faire pour eux, c’est d’assumer pleinement ma responsabilité en tant que chauffeur. 

 

 

82 morts sur nos routes depuis le début de l’année !  Un chiffre qui me donne la nausée. Cela représente une moyenne d’environ 3 morts par semaine et il est temps qu’on se dise : TROP C’EST TROP !

 

Le premier pas vers une minimisation du danger sur nos routes passe par nos actions.  La courtoisie au volant ou le respect du code la route… Ces gestes ne sont pas hors de notre portée.  Il est grand temps que nous arrêtions de tenir les autres responsables et que nous prenions les choses en mains. Que nous assumions notre part de responsabilité. Renvoyer la balle dans le camp de l’autre n’a jamais été une solution viable comme l’écrivait Gustave Le Bon :

 

 « L'anarchie est partout quand la responsabilité n'est nulle part. »

 

S’il y a bien un endroit où le plus grand des anarchistes n’accueille pas l’anarchie, c’est sur la route. 

 

A bon entendeur salut !