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La crise a bon don

29 juin 2015, 07:11

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La crise a bon don

«J’ai voulu faire un don en guise de récompense au Premier ministre pour la façon dont il a géré l’économie mauricienne face à la crise internationale.» Dixit Robert Konfortion à la police, cité par Le Mauricien. Ce monsieur a donc remis une enveloppe de Rs 500 000 à Navin Ramgoolam pour bons services rendus à l’économie. Quand on voit sur quoi la politique de l’ex-Premier ministre reposait, la manière quelque peu dépensière dont l’argent était utilisé, comment la «démocratisation» profitait à quelques-uns, quand on apprend que même la MRA réagit et se demande comment le train de vie de Ramgoolam peut correspondre à ses revenus, on se dit qu’il le méritait vraiment, ce don. Car que l’économie tienne quand même malgré la crise externe et les ponctions internes, cela relève du miracle. C’est celui-là, le vrai miracle économique ! Pas celui de Jugnauth I ou celui encore à l’état de mirage de Jugnauth III. L’économie, sous Ramgoolam, est à l’image de la route Terre-Rouge – Verdun. Très jolie et moderne, mais à la merci du moindre glissement… C’est d’ailleurs la principale réalisation qu’il nous a laissée, ça donne une idée… C’est surtout contre sa propre crise économique que Ramgoolam s’est employé à lutter. Mais ne soyons pas mauvaise langue, ses Rs 220 millions et autres pécules en banque n’étaient peut-être que des économies faites dans l’objectif de les débloquer si une banque faisait faillite, comme Lehman Bramer, pardon Brothers. Même sans gouvernement (le Parlement est plus souvent en congé qu’au boulot, même en ce moment), le pays tourne toujours. Ce ne sont pas les dirigeants politiques qu’il faudrait remercier, mais les acteurs économiques. C’est plutôt grâce à eux que le pays fonctionne encore et a pu tourner après la crise. Malgré les millions donnés aux partis ! Doit-on aussi se demander si le nom Ramgoolam n’attire pas la poisse ? Peut-être qu’un astrologue ou un gourou sorcier a jeté un sort dessus ? En effet, on apprend cette semaine que Dhanisha Luxmee Ramgoolam, elle, aurait détourné Rs 2 millions de l’agence White Palm. C’est inquiétant ! C’est aussi affreux pour tous les Ramgoolam (et les Rawat et autres Sungkur ou Nundlall…) qui ne vivent pas dans la controverse, vous imaginez les quolibets dont ils sont peut-être victimes ? Maintenant que l’ICAC travaille dans un nouveau bâtiment, sur quatre étages pour 160 employés avec une salle de gym pour s’oxygéner les méninges et plein de vitres pour l’éclairer, espérons qu’elle pourra faire la lumière sur les cas de corruption sur lesquels elle enquête. Et surtout, qu’elle le remarquera cette foisci, si la corruption gangrène tout un gouvernement.