Publicité

On a testé: le Lambic à Port-Louis

3 février 2014, 17:22

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

On a testé: le Lambic à Port-Louis

 

Le parfum de houblon titille les narines et excite le gosier. Le cadre a un air de passé recomposé. L’endroit distille du charme et de la douceur de vivre. Pas de hic, direction le «Lambic».
 
HEURE : Mardi 19 heures. Un peu tôt pour manger, mais l’idée étant de prendre une bière et puis d’aller voir un restaurant dans la même rue dont nous avons lu le nom sur Internet, qui paraît poétique, sans en savoir davantage. Renseignement pris, le fameux restaurant n’est pas encore ouvert et les autres sont fermés le soir. Si l’on ne veut ni cuisine chinoise ni briani, c’est misère noire et ventre creux la nuit tombée dans la capitale.
 
AMBIANCE : Les vieilles pierres immobiles, ça a quand même son charme. L’ancienne maison coloniale, toute de bois et de tôle, nous rappelle les temps anciens. Une langueur de vivre perdue. Passée l’entrée, nous nous retrouvons dans un autre univers, fait de rêveries sous la varangue. Nous traversons le restaurant et sa boutique tapissée de centaines de bouteilles de bière, pour le plaisir des yeux et d’entendre nos chaussures claquer sur le parquet. Lambic soutient d’ailleurs l’association Patrimoine en péril. On tremble à l’idée qu’en lieu et place de ce pan d’histoire où l’on peut tranquillement boire un verre et profiter de la fraîcheur du soir, aurait pu se trouver un parking hideux au goudron brûlant.
 
SERVICE : Le serveur se prête au jeu lorsque nous lui demandons quelles sont les nouvelles bières qu’il a reçues. Il ne nous en veut pas si après les lui avoir fait énumérer nous prenons autre chose. Une Chimay bleue pour l’un, une Kwak pour l’autre. Appelée comme cela à cause du bruit que le liquide fait lorsqu’il passe dans le goulot étroit de son verre spécialement conçu. En espérant qu’il n’y aura pas de couacs dans notre soirée. Le serveur nous recommande le boeuf fondant en gajak. Je pince les lèvres… boeuf fondant, calamar croustillant… toujours pareil. N’en sortirons-nous donc jamais ?
 
LE REPAS : Le conseil est finalement bon. Le boeuf est vraiment fondant, pas ces bouts de semelle noirs noyés dans l’huile. Il n’a cependant pas raison de notre appétit. Et puisque les premières bières sont excellentes, elles finissent bien vite. Va pour une deuxième tournée (Une Chimay rouge et une bleue cette fois) et le repas.
 
Beaucoup de produits locaux sur la carte et de préparations à base de bière… logique. Cerf, porc, cochon marron gentiment appelé «sanglier»… Mon vis-à-vis a envie de riz-kari de cerf. Mais celui-ci est cuisiné à la braise sur un lit de polenta. Qu’à cela ne tienne, on va exaucer son souhait et le lui servir avec du riz et des grains secs. J’hésite entre les moules frites (pour aller avec la bière belge) ou les joues de boeuf braisées. Je redemande conseil. La serveuse, ça a changé entre-temps, me dit que les clients préfèrent les moules frites. Docile, je l’écoute. Je n’aurais pas dû. Les moules et les frites sont du congelé sans âme. Heureusement que la sauce relève le tout. Pourtant il y a des moules à Maurice, même petites, on est une île, non ? Par contre, côté boucherie, rien à dire. Le cerf est un régal, fondant, épais… les lentilles sont parfumées, une pointe pimentées, un régal. Je savais qu’il ne fallait pas que je commande en me laissant influencer. Et on n’a pas toujours tort d’avoir raison tout seul.
 
VALUE FOR MONEY : Rs 1 800 pour deux environ, c’est correct pour un repas qui sort de l’ordinaire (on oublie les moules-frites), dans un cadre agréablement nostalgique et pour de très bonnes bières que l’on ne trouve que là. Étrangement d’ailleurs, les bières produites localement par Flying Dodo, la brasserie de Lambic à Bagatelle, sont plus chères que celles importées.
 
PROCHAINE VISITE : De passage à Port-Louis, que ce soit en journée pour une pause rafraîchissante ou en soirée. Mais si c’est pour dîner, je laisserai le carnivore en moi s’exprimer.
 
Note: 7/10