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Exportations textiles: qui paiera la note de fret ?

7 décembre 2016, 16:42

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Exportations textiles: qui paiera la note de fret ?

Livrer des collections vite et pas cher passe par des négociations avec tous les transporteurs aériens qui desservent le pays.

Dans l’équation qui met en relation secteur textile et fret aérien, il faut compter avec un nouvel élément : la fast-fashion, ou mode éphémère, qui impose des délais de livraison extrêmement courts. Pour répondre à cette tendance les fabricants mauriciens cherchent à trouver une formule pour faire baisser le coût du fret aérien. Regroupés au sein de la Mauritius Export Association (MEXA), ils devront incessamment négocier avec toutes les compagnies aériennes opérant sur la desserte Maurice-Europe.

Lors du dernier budget, le ministre des Finances avait proposé un Air Freight Rebate Scheme, soit une baisse de 40 % du coût du fret, qui serait appliquée par Air Mauritius. Les négociations entamées depuis le Budget semblent cependant s’enliser depuis le départ de l’ancien Chief Executive Officer d’Air Mauritius, Megh Pillay.

 

Ce dernier – à tort ou à raison – était en effet considéré par beaucoup comme celui qui a démontré une prédisposition à traduire l’Air Freight Rebate Scheme dans les faits. Un opérateur affirme même que «le départ de Megh Pillay a signé l’arrêt de la participation d’Air Mauritius à ce projet. Pour nous, le transporteur ne veut rien faire.»

 

Une accusation que récuse Prem Sewpal, responsable de la cellule de communication de MK. «Air Mauritius ne devrait pas être perçue comme étant réfractaire à la mise en place de l’Air Freight Rebate Scheme puisque les discussions à ce sujet se poursuivent en vue de trouver la formule appropriée.»

Côté gouvernement, la formule appropriée semble avoir changé. L’invitation faite à Air Mauritius d’aider unilatéralement le secteur textile a été élargie à d’autres transporteurs aé- riens présents à Maurice. «Les sociétés exportatrices des produits du textile se doivent d’engager les pourparlers avec les compagnies aériennes qui desservent la destination Maurice-Europe-Maurice. Le gouvernement sera partenaire dans la formule dégagée», fait-on ressortir dans les milieux officiels.

«Les choses sont plus complexes qu’on ne le croit», rétorque un opérateur du secteur de l’exportation. La technicité du dossier complique les négociations. Quelle est la part de cette baisse qui sera effectivement passée aux sociétés exportatrices ? Quel sera le rôle des transitaires tant au départ de Maurice qu’au départ d’Europe ? Comment appliquer la baisse sur un cargo où les espaces sont en partie occupés déjà ? Et comment justifier des prix différents pour le textile et les autres exportations ?

Le gouvernement invite les transporteurs et les entreprises à négocier. Les entreprises de textile sont pressées, leurs clients n’attendent pas. Les autorités souhaiteraient un accord avant janvier 2017.