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Gérard Sanspeur : «La dégringolade au tableau Doing Business est embarrassante»

26 octobre 2016, 08:50

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Gérard Sanspeur : «La dégringolade au tableau Doing Business est embarrassante»

Le Senior Advisor au ministère des Finances estime que classement Doing Business 2017 est une sonnerie brutale pour Maurice qui risque même de perdre sa première place africaine s’il n’y prend garde. 

Qui est à blâmer pour la chute de Maurice à la 49e place au classement Doing Business 2017 ?

Ce classement peu flatteur est une sonnerie brutale qui nous a tous réveillés. Il nous permet d’avoir une appréciation plus juste du climat des affaires chez nous. Il reflète peut-être un manque de proactivité de notre part.

Où les autorités – dont le High Powered Committee présidé par les Finances, pour faire de Maurice le pays le plus «business-friendly» de la région, et le Board of Investment (BoI) que vous présidez –ont-elles failli ?

Vous retournez le couteau dans la plaie en parlant d’échec. Il y a des structures et des mécanismes en place pour la gestion serrée de ce dossier. Des consultants de la Banque mondiale ont préconisé les secteurs à réformer et leur rapport a été présenté aux autorités concernées. Le BoI a fait des propositions de réforme aux autorités.

Reste à savoir si ces propositions ont été étudiées et ont reçu l’attention qu’elles méritaient. Je ne suis pas en mesure de me prononcer là-dessus. Par contre, je concède que se focaliser sur notre première place en Afrique n’a pas été le meilleur objectif. Nous aurions dû faire ressortir que nous sommes 3e ou 4e parmi les pays à revenus moyens.

Quel sera le prix à payer ?

Cette dégringolade est assez embarrassante. Nous nous sommes vantés d’être les champions incontestés en Afrique tout en voulant être des donneurs de leçons. Si nous ne prenons pas les mesures nécessaires, nous risquerons même de perdre la 1ére place en Afrique, avec le Rwanda qui nous talonne.

Comment y remédier dans les plus brefs délais ?

Les critères du Doing Business doivent être la préoccupation constante de toutes les parties prenantes, qu’il s’agisse du privé ou du gouvernement, et non seulement d’un ministère ou d’une institution. Il nous incombe d’être en éveil pour appliquer les réformes au plus vite.

Un communiqué émis par les Finances ce week-end chiffre l’avancée des 275 mesures budgétaires. Concrètement qu’est-ce qui a abouti en trois mois au chapitre de l’emploi ?

Le taux de chômage est prévu à 7,5 % cette année comparativement à 7,8 % en 2014. Pas moins de 4 000 personnes ont été recrutées dans le cadre du National Skills Development Programme. Pour le YEP, 550 personnes ont été recrutées et 1 930 postes ont été pourvus dans la fonction publique. Le recrutement de 200 ingénieurs stagiaires sera complété début novembre.

Quels sont les projets d’envergure dans votre viseur ?

Le Metro Express nécessitera des ressources importantes, mais moins que ce qui avait été budgétisé précédemment. L’expansion du port et la connexion de l’île à un troisième câble de fibre optique sont aussi importantes.