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«Un désastre», «truqué», «comptez sur moi»: les mots, rares ou abondants, de la campagne

23 octobre 2016, 09:38

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«Un désastre», «truqué», «comptez sur moi»: les mots, rares ou abondants, de la campagne

 

«Un désastre» ou «comptez sur moi»: les mots de la campagne de Donald Trump surgissent à l'esprit plus facilement que ceux de sa rivale Hillary Clinton, les linguistes y décelant la marque d'une stratégie plus large chez la démocrate et d'un discours très étudié chez le républicain.

Les slogans

- Celui de Donald Trump, «Rendre à l'Amérique sa grandeur» ("Make America great again"), est un «impératif qui fait que le public est immédiatement impliqué» et «on peut presque marcher» sur son rythme, explique à l'AFP Linda Coleman, professeur associée de linguistique à l'université du Maryland (est). 

- Avec celui de Hillary Clinton, «Plus forts ensemble» ("Stronger together"), «on doit se poser la question ‘qu'est-ce que ça veut dire?’ et on doit amener soi-même le ‘nous’» sous-entendu par cette expression, note Mme Coleman.

Les mots de trump

Les discours de Trump sont «tout sauf une salade de mots», c'est «très calculé» pour «transmettre à ses partisans ce qu'il veut leur dire», explique sur son site George Lakoff, professeur de linguistique à l'université de Berkeley (sud-ouest).

«Il utilise une terminologie spécifique associée à une stratégie» qui est «plus étroite» que celle de Clinton, et qu'il «répète encore et encore», affirme à l'AFP Martin Medhurst, expert en discours présidentiels à l'université Baylor au Texas (sud). «Les mots sont calculés pour activer un électorat qui se sent laissé pour compte».

Trump utilise des «expressions très courtes et des répétitions» car c'est «un homme de télévision» qui a «en quelque sorte les qualités d'un annonceur publicitaire», note Mme Coleman.

«Un désastre»

Clinton elle-même est «un désastre» tout comme sont des «désastres» l'accord nucléaire avec l'Iran, la Libye, l'Allemagne ou la France, fustige souvent Donald Trump.

«Le mur»

Quand Trump annonce le 16 juin 2015 qu'il est candidat à la présidence, il propose d'ériger «un mur» à la frontière du Mexique pour empêcher les immigrés clandestins d'entrer aux Etats-Unis. C'est un mot qu'il fait redire à ses partisans eux-mêmes dans ses réunions publiques.

«Croyez-moi»

«Nous allons passer cet accord, croyez-moi», lance devant des Hispaniques en Floride (sud-est) Donald Trump, à propos d'un compromis qu'il entend conclure avec Cuba s'il accède à la Maison Blanche.

Trump «veut que son public le croie», même si cette expression est souvent suivie dans son discours «d'une affirmation qui n'est pas vraie», relève George Lakoff.

«L'Amérique d'abord»

Slogan favori de Donald Trump pour courtiser les ouvriers blancs de la «Rust Belt» («Ceinture de rouille»), vaste région frappée par la désindustrialisation.

Utilisé aussi en politique étrangère, Trump prônant d'éloigner les Etats-Unis de l'Otan ou des conflits du Moyen-Orient.

«Truqué»

Le républicain répète que les élections sont «truquées» et que «la presse a créé un système truqué et empoisonné les esprits des électeurs».

«Bien sûr que de vastes fraudes électorales se produisent avant le scrutin et le jour de l'élection. Pourquoi les responsables républicains le nient-ils? Quelle naïveté!», a écrit Trump sur Twitter.

Il «répète constamment que les élections sont «truquées» ou «l'Amérique d'abord» pour rappeler aux gens combien ils ont perdu leur statut», selon Martin Medhurst.

«Hillary la crapule»

Qualificatif utilisé par Trump sur Twitter et dans ses réunions électorales à l'adresse de sa rivale, qu'il qualifie aussi de «corrompue».

Lors du premier débat le 26 septembre, il a préféré l'appeler «Madame la secrétaire d'Etat».

«Hillary-la-crapule a été dupée et utilisée par la pire de mes Miss Univers», a-t-il lancé sur Twitter, en s'attaquant à nouveau à une ancienne Miss Univers que Clinton lui reproche d'avoir insultée.

Les mots de Clinton

Ils sont plus rares «parce qu'elle a une stratégie plus large» et «un large éventail de thèmes qu'elle aime répéter mais elle n'utilise pas forcément les même mots pour en parler», explique Martin Medhurst.

Elle «utilise des phrases plus longues» que Trump et «on ne remarque pas quand elle redit un mot qu'elle a déjà utilisé», selon Mme Coleman.

«Comptez sur moi»

«Si vous voulez jouer la carte de la femme, comptez sur moi», répète souvent Clinton à l'adresse d'un électorat qui lui est devenu de plus en plus favorable à fur et à mesure des attaques de son rival à leur égard.

Cette expression fait référence au jeu de cartes. Clinton prend au mot son rival qui l'accuse de «jouer la carte des femmes» pour gagner.

«L'amour l'emporte sur la haine»

Slogan emprunté aux campagnes pour l'égalité des droits, notamment des homosexuels quand ils demandaient de pouvoir se marier avec les expressions «Amour > Haine» ou «l'amour est plus fort que la haine».

En anglais, l'expression «love trumps hate» s'amuse avec le nom du candidat républicain, le verbe «to trump» voulant dire surpasser, l'emporter sur.