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Agressions: des médecins blâment le shift system

27 septembre 2016, 22:30

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Agressions: des médecins blâment le shift system

Week-end difficile pour des médecins de l’hôpital SSRN, Pamplemousses. Dans la nuit du dimanche 25 septembre, un médecin des urgences (casualty) a été pris à partie par les proches d’un patient. Menaces et insultes ont fusé et une déposition a été faite à la police. Dans les hôpitaux, on laisse entendre que les cas d’agression sur les médecins et le personnel médical sont de plus en plus fréquents. Une situation attribuée au shift system

C’est aux alentours de 21 h 30, dimanche, que la tension est montée d’un cran aux urgences de l’hôpital SSRN. Selon des sources concordantes, un patient, visiblement éméché, est arrivé en compagnie de son fils et d’un autre proche. Ces derniers auraient demandé au médecin de soigner le malade à l’extérieur de l’hôpital. Le praticien aurait refusé, provoquant leur colère.

«Ils ont utilisé un langage ordurier, humiliant ! Et ils ont essayé de frapper le médecin», avance-t-on du côté de l’hôpital. Après l’intervention de la police, le médecin a quitté le casualty et c’est l’un de ses confrères qui s’est occupé de ce cas.

Longue attente

Et samedi, vers 15 heures, un autre médecin des urgences de l’hôpital SSRN aurait reçu des menaces. Las d’attendre ce praticien, pris avec un patient souffrant de problèmes cardiaques et dont le cas était «urgent», les proches d’un autre patient l’auraient insulté. «Les médecins choisissent parfois de ne pas rapporter ces cas. Rien n’est fait pour leur sécurité de toute façon», lance-t-on du côté des médecins.

Les blouses blanches montrent du doigt le shift system. «Depuis que ce système a été instauré, le nombre de médecins aux urgences a été réduit. Les gens attendent plus longtemps, ce qui les rend agressifs», explique-t-on. L’on fait ressortir qu’avant la mise en oeuvre de ce système, il y avait entre dix et 14 médecins aux urgences. Or, à présent, ils ne sont que cinq ou six. «Le nombre de patients est resté le même. Les heures d’attente sont plus longues. Les médecins font ce qu’ils peuvent», souligne-t-on.

Contacté, le ministère de la Santé confirme qu’une plainte a bien été faite par un médecin dimanche soir. Un rapport de l’hôpital est attendu. «Nous suivons la situation de près.»