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Festival: Île Courts risque de tourner court

26 septembre 2016, 16:56

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Festival: Île Courts risque de tourner court

Bye-bye l’Union européenne. Welcome l’incertitude. Ce n’est pas le titre d’un film, mais le résumé de la situation dans laquelle se trouve le festival de court-métrage Île Courts. La neuvième édition est prévue du 11 au 15 octobre. Mais le futur du festival est un énorme point d’interrogation.

Pendant ces trois dernières années, Île Courts a bénéficié de financements de l’Union européenne (UE). L’accord arrive à terme à la fin de l’année. C’est Ophélie Belin, successeure d’Elise Mignot à la tête du festival, organisé par l’association Porteurs d’Images, qui détaille ce que cela implique. «Cela ne veut pas dire que le festival s’arrête, mais que les trois personnes qui travaillent pour le festival n’ont plus d’emploi.» Selon elle, «la structure de Porteurs d’Images reste, ce sont les services offerts grâce à la subvention de l’Union européenne qui sont remis en question». Cela comprend les efforts de Porteurs d’Images pour «essayer de pallier d’une part, le manque d’école de cinéma à Maurice, et de l’autre, contribuer au développement de la cinématographie, l’éducation à l’image, etc».

Ophélie Belin estime que le festival pourrait prendre une autre forme, «peut-être plus modeste, et sur la base du bénévolat». Mais si cela s’avérait, ce serait, «dommage parce qu’on est arrivé à un niveau de professionnalisation. Ce serait revenir à nos débuts».

Quelles sont les solutions, car c’était connu d’avance que l’aide de l’UE était pour trois ans ? «On attend une aide plus soutenue des entreprises mauriciennes», explique la responsable. «Je ne peux pas vous répondre sur ce qu’a fait ma prédécesseure. Concrètement, il y a eu un gros démarchage auprès des entreprises mais ce ne sera jamais suffisant pour continuer à faire ce que l’on fait aujourd’hui. Ce n’est pas une seule entreprise qui pourra sauver le festival mais l’ensemble des aides.»

Quelle est la somme requise pour que Porteurs d’Images continue ses activités sous la forme actuelle ? «Par an, c’est aux alentours de 100 000 à 150 000 euros. Cela comprend le budget de fonctionnement plus le festival Île Courts, plus le forum Film Bazar.» Les frais de fonctionnement tournent autour de «Rs 1,7 million par an», poursuit Ophélie Belin.

Il ne s’agit pas de la première crise que traverse Île Courts. En 2012, quand l’Institut Français, partenaire de la première heure, a retiré une grande partie de ses financements au projet, «il a bien fallu trouver une alternative. Il y a eu une année sans festival, à cause de cela. Pour construire quelque chose de pérenne à Maurice, c’est mission impossible», constate Ophélie Belin.

Pour sa part, la Mauritius Film Development Corporation collabore au festival via une aide financière et un soutien logistique aux tournages. «Je préfère ne pas citer de chiffres», répond Ophélie Belin face à nos interrogations.

L’option de développer des recettes propres a aussi été évoquée. Comment ? «En travaillant avec le privé pour développer des concepts spécifiques, tout en continuant avec les séances gratuites pour le grand public», insiste la responsable. «Les Mauriciens ne se déplacent pas forcément en masse vers les salles de cinéma parce que c’est cher. Pour une forme cinématographique exigeante et particulière comme le court métrage, si on faisait payer, on n’aurait pas grand monde. L’idée, c’est justement de démocratiser la culture.»

Le programme

La marraine du festival : l’Indienne Ruchika Oberoi, primée cette année à la Mostra de Venise pour son premier film, «Island City». Rendez-vous dans sept lieux pour des projections gratuites. À l’affiche des films sur le thème Lesbienne Gay Bisexuel Trans, avec une sélection faite par le Collectif Arc en Ciel. Ainsi qu’une projection de films expérimentaux choisis par le réalisateur Azim Moollan et une session d’information sur les opportunités dans le domaine du cinéma (écoles de cinéma, ateliers, formations et financements) disponibles en France, aux États-Unis, en Australie et en Grande-Bretagne. Renseignements sur le site www.porteursdimages.org

 

À l’affiche

En quête de sens, un film qui cherche des solutions

 

Un film documentaire pour chercher des solutions aux crises actuelles. Le principe : deux amis consultent des spécialistes à travers le monde, se nourrissant de sagesse, de philosophie et de bon sens. En quête de sens, film qui a pour sous-titre, Un voyage au-delà de nos croyances, est à l’affiche à MCiné à Trianon, du 30 septembre au 6 octobre. Cette proposition de découverte est une initiative de Sébastien Rousset et de Morgane Lagesse.

En quête de sens est un film documentaire de Nathanaël Coste et Marc de la Ménardière, deux amis, qui ne se sont pas revus depuis dix ans. L’un est dans le commerce de l’eau embouteillée, l’autre vient de finir un film documentaire. Un déclic les poussera à prendre la route ensemble. Leur objectif : comprendre le pourquoi des crises actuelles et d’où pourrait venir le changement.

Ce film est, selon sa présentation, «ni film écologiste ni film de voyage», mais un voyage intimiste à la recherche du bon sens. Durant ce voyage, les deux amis rencontrent une série d’intervenants. Parmi : Vandana Shiva, physicienne et épistémologue, diplômée en philosophie des sciences, figure du mouvement altermondialiste. Mais aussi l’astrophysicien américain Thrinh XuanThuan et Satish Kumar, ancien moine jain, qui en 1961 a entrepris une marche pour la paix de plus de 12 000 kilomètres sans argent, ou encore Pierre Rabhi, l’un des précurseurs de l’agro-écologie. Son expérience de la vie l’a amené à écrire sur son rapport à la modernité et au bonheur.

Sur cette lancée, les voyageurs vont traverser les océans à la rencontre de Frédéric Lenoir, philosophe, sociologue et historien des religions, qui a dirigé le magazine français Le Monde des Religions. Ainsi que Bruce Lipton, docteur en biologie, dont les recherches sur la membrane cellulaire ont joué un rôle de premier plan dans le développement de l’épigénétique, une nouvelle science qui étudie l’influence de l’environnement extérieur sur l’empreinte génétique.

En quête de sens a été financé grâce à la générosité de 963 internautes, lors d’une campagne de financement participatif sur la plateforme de Crowd funding, Touscoprod. Le film, sorti en janvier, a été tourné avec les moyens du bord. Il est autoproduit et autodistribué par l’association Kamea Meah.