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Le Canada confirme son retour sur la scène mondiale avec 600 Casques bleus

27 août 2016, 17:29

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Le Canada confirme son retour sur la scène mondiale avec 600 Casques bleus

 

En campagne pour un siège au Conseil de sécurité de l’ONU, le Canada a confirmé vendredi son retour sur la scène internationale en mettant 600 soldats à disposition des opérations de maintien de la paix des Nations unies.

Ottawa va consacrer en outre 450 millions de dollars (310 millions d’euros) sur trois ans pour la prévention et la résolution des conflits.

«Il est temps de sortir de notre isolement pour faire face aux pires défis du monde depuis longtemps», a déclaré le ministre canadien des Affaires étrangères, Stéphane Dion, en faisant l’annonce de cette contribution à l’ONU.

Le Canada, à l’origine du concept de Casques bleus, élaboré lors de la crise de Suez en 1957, ne comptait en février que 31 soldats déployés sous les couleurs de l’ONU, contre un record de près de 3.000 au pic de son engagement en 1993.

«Le Canada doit être un acteur positif dans le monde», a asséné le Premier ministre Justin Trudeau en déplacement au Québec, notant: «C’est une grave responsabilité d’envoyer nos troupes à l’étranger».

La contribution canadienne «aura un grand impact» et va aider les Nations unies «à renforcer (leurs) capacités partout dans le monde», a salué le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.

Les missions auxquelles ces soldats seront appelés à participer ne sont pas encore arrêtées, a précisé le ministre de la Défense Harjit Singh Sajjan.

L’Afrique semble toutefois une destination privilégiée pour les Casques bleus canadiens. Le continent noir concentre en effet 9 des 16 missions de maintien de la paix de l’ONU dans le monde, et M. Sajjan vient d’y effectuer une tournée dans cinq pays.

Les Nations unies ont d’ailleurs immédiatement fait part de leur intérêt à voir des hélicoptères canadiens être déployés au Mali, d’où les Pays-Bas vont retirer leurs sept appareils.

«Nous sommes toujours aux premières étapes et il faut que nous puissions établir quels sont les besoins», a relevé le ministre de la Défense.

En outre, remarque un diplomate européen, le Canada aura particulièrement besoin des voix africaines pour décrocher un siège au Conseil de sécurité de l’ONU.

Présente à l’annonce, la ministre canadienne du Développement international et de la Francophonie, Marie-Claude Bibeau, a indiqué qu’elle se rendra bientôt en Afrique. «La population du continent africain va doubler d’ici 2050, ce qui représente des millions de jeunes qu’il faudra éduquer et auxquels il faudra offrir un avenir meilleur, sans quoi ils vont présenter un risque majeur pour leur propre sécurité et pour celle du monde», a-t-elle remarqué.

Opération de charme 

Ce réengagement s’inscrit dans le cadre d’une vaste offensive de charme lancée depuis son élection, en octobre, par le Premier ministre libéral Justin Trudeau, désireux de ramener le Canada à la table des nations après une décennie frileuse sur la scène internationale.

Ottawa a en particulier lancé en mars une campagne pour siéger dans cinq ans au Conseil de sécurité des Nations unies. Justin Trudeau avait alors annoncé que le Canada serait candidat à un siège de membre non permanent du Conseil pour la période 2021-2022.

«Nous sommes déterminés à revitaliser le rôle historique du Canada comme contributeur clé du maintien de la paix des Nations unies et à aider à faire progresser les réformes en cours» dans ce domaine, avait lancé Justin Trudeau devant le Conseil de sécurité de l’ONU en mars dernier.

L’annonce canadienne intervient deux semaines avant la tenue d’une conférence à Londres sur les opérations de maintien de la paix de l’ONU. Selon les média canadiens, Ottawa n’avait pas été convié à la précédente réunion, il y a un an à Washington, en raison de l’engagement jugé insuffisant du pays.