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Returning Resident Scheme: Dayvid Mirbel, le «British Boy» brisé

30 juillet 2016, 20:13

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Returning Resident Scheme: Dayvid Mirbel, le «British Boy» brisé

Après l’acquittement de Thierry Lagesse, jeudi, l’express a rencontré Dayvid Mirbel. La police considère le directeur de BeltinExpress.Com Limited  comme un maillon fort du trafic de voitures de luxe sous le Returning Resident Scheme. Il nous confie qu’il a été pénalisé pendant les trois années durant lesquelles il a été obligé de rester à Maurice. Une éternité pour le «British Boy», comme l’ont surnommé les journaux locaux, qui a tout perdu. Il nous livre ses peines.

Dayvid Mirbel quitte Coromandel dans les années 95 pour se rendre en Angleterre. Il avait entendu dire que l’herbe y était plus verte. Il cumule de nombreux boulots avant de trouver son créneau: le fret maritime et aérien. Ce spécialiste en logistique s’embarque dans une nouvelle aventure en fondant sa compagnie en 2007, qu’il baptise BeltinExpress.Com Limited. Cette société de fret maritime et aérien entre Londres et Maurice avait pour clientèle principale des Returning Citizens.

Avec un prêt immobilier, Dayvid Mirbel, père d’un adolescent, réussit à s’acheter une maison dans une banlieue de Londres, une Range Rover, une BMW et une moto. À ses côtés, sa femme, une Mauricienne, employée comme secrétaire dans une société privée. Alors qu’il vient à Maurice pour se ressourcer auprès de ses parents, le businessman reçoit un premier appel de la police, le 25 décembre 2013, pour le convier à témoigner dans un cas de fraude de voitures de luxe. Commencent alors les déboires de Dayvid Mirbel.

Ce «jeu» dure jusqu’au 3 février 2014. Il est arrêté une première fois. «On m’a signifié mon arrestation oralement. J’ai signé un document dont je n’ai pas reçu de copie et on m’a demandé de me présenter au tribunal le lendemain à 8 heures.» En cour, il apprend qu’il est provisoirement poursuivi sous une charge d’«aiding and abeiting in the commission of a crime» portant sur un trafic de 58 voitures de luxe. Et qu’il est soupçonné d’être le complice de Daneshwar Toolsee, importateur de voitures, coaccusé avec Thierry Lagesse, également acquitté jeudi. La presse commence à parler de lui.

Depuis ce jour, Dayvid Mirbel et ses proches sont affectés. Ils vivent dans la crainte et l’anxiété. «En outre, j’ai perdu ma place sociale dans mon pays d’accueil, mon divorce a été prononcé à mes torts et je n’ai pu me défendre faute de pouvoir être présent au tribunal à Londres car j’étais assigné à résidence.» Ses déboires avec la justice ont aussi détruit son image de père auprès de son fils de 14 ans, issu de son premier mariage, qui ne veut plus lui parler. «Je n’ai jamais pu lui expliquer ce qui s’est réellement passé. Il a lu des articles de presse.»

BeltinExpress.Com Limited et ses compagnies sœurs se sont retrouvées entraînées dans cette saga de Returning Resisdent Scheme. Leur service de logistique consistait à transporter des véhicules et d’autres effets personnels. L’activité de BeltinExpress.Com Limited était majoritairement liée au Returning Resident Scheme. «Il est assez rare pour des touristes de passage à Maurice d’avoir besoin de déplacer des meubles et d’autres effets personnels. Beltin transportait aussi des valises de vêtements, des ustensiles de cuisine et s’occupait même du rapatriement des corps

Tout ce qu’il souhaite aujourd’hui, c’est vivre sans crainte comme un homme libre. «Après avoir passé plus de trois ans séquestré, je veux être jugé. Je souhaite que la justice montre mon vrai visage. Je veux que l’on démontre que les accusations portées contre moi sont sans fondement et je veux surtout que mon nom soit lavé de cette insulte ignoble.»