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Fonction publique: les demandes d’emploi explosent

7 juillet 2016, 18:45

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Fonction publique: les demandes d’emploi explosent

Au total, 79 376 candidats pour 2 145 postes vacants dans la fonction publique. Les chiffres publiés dans le dernier rapport annuel de la Public Service Commission (PSC) et la Discipline Forces Service Commission (DFSC) parlent d’eux-mêmes. Rapport qui couvre les recrutements effectués tout au long de 2015. Ce qui en ressort: le nombre de postulants pour décrocher un emploi dans la fonction publique a considérablement augmenté.

Le rapport annuel de 2014, qui fait mention des recrutements pour 2013, précise que pour 1 158 postes vacants, il y a eu 31 584 demandes d’emploi. Il y a aussi des cas qui sautent aux yeux. Par exemple, pour 66 postes vacants d’enseignant à l’école primaire, il y a eu 15 359 postulants. Et 5 704 candidats ont envoyé leur CV pour un seul poste vacant d’officier d’État civil. Du côté des infirmiers, pour 120 postes vacants, 4 591 demandes ont été reçues. Ou encore 2 173 candidats ont postulé pour neuf postes de Library Clerk libres.

Parmi ces 79 376 demandeurs d’emploi en 2015, 10 883 ont été appelés à la PSC et à la DFSC pour des entretiens. Dans les milieux concernés, on avance que la grande majorité des postulants sont diplômés. Et d’ajouter que plusieurs candidats sont surqualifiés. On explique qu’un plan d’orientation professionnelle est essentiel pour éviter les mismatches, comme c’est souvent le cas lors des exercices de recrutement. L’express a, par ailleurs, récemment évoqué le cas de diplômés en droit et en ingénierie qui travaillent comme Support Teachers au primaire, faute de trouver un meilleur emploi.

Situation «alarmante»

Cependant, les avis divergent sur la question, certains estimant que c’est le chômage qui engendre cette situation. Interrogé, le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, déclare que ces postulants ne sont pas nécessairement des diplômés. «Il se peut qu’ils soient également sur la liste d’attente depuis longtemps. Énormément de personnes qui travaillent dans le secteur privé veulent intégrer la fonction publique et postulent», dit-il. Et le chômage? Pour le ministre, le taux de chômage est en baisse, surtout avec le Youth Employment Programme (YEP). «Avec le secteur privé, nous créons de l’emploi. D’ailleurs, au moins 50% du nombre de jeunes enregistrés au YEP ont déjà un emploi», martèle-t-il.

Mais Shakeel Mohamed, ancien ministre du Travail, a une tout autre interprétation de la situation. Pour lui, c’est bien le chômage qui est à l’origine du taux élevé de demandes d’emploi. «Le taux de chômage est calculé à Maurice en se basant sur les standards internationaux. C’est-à-dire, on prend en considération ceux qui n’ont pas de travail, mais aussi ceux qui ont un emploi qui n’a rien à voir avec leurs qualifications. Comme ces médecins qui travaillent dans des centres d’appels en attendant d’être recrutés», souligne-t-il. Il ajoute qu’il «n’y a qu’à discuter avec les parents et les étudiants» pour comprendre «ki péna travay dan Moris».

L’ancien ministre et membre de l’opposition indique également qu’il faudrait remettre à jour la National Employment Policy et revoir les mismatches qui existent. Shakeel Mohamed est d’avis que l’augmentation du chômage est «alarmante chez les jeunes», contrairement à ce que dit le gouvernement. Et la raison principale derrière cela serait «l’économie en souffrance».

Nouveau souffle pour la PSC

<p>Souvent critiquée pour sa <em>&laquo;lenteur&raquo;</em> et son &laquo;manque de transparence&raquo;, la PSC souhaite revoir son fonctionnement. Selon nos informations, plusieurs mesures sont à l&rsquo;agenda. Les locaux devraient être agrandis, un étage devrait s&rsquo;ajouter au bâtiment.</p>

<p>Par ailleurs, la commission affirme avoir augmenté le nombre de recrutements en fonction des postes vacants dans le ministère. Depuis le début de l&rsquo;année, la PSC a recruté 4 042 nouveaux fonctionnaires.</p>

<p>Plus de transparence veut-il dire filmer les interviews, comme l&rsquo;avait annoncé l&rsquo;alliance Lepep lors de la campagne électorale de 2014? Dans les milieux concernés, on indique que ce projet a été écarté pour des raisons pratiques, car filmer des milliers de candidats risquerait de poser problème.</p>