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Tour d’Italie: Nibali s’assure le maillot rose

28 mai 2016, 22:04

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Tour d’Italie: Nibali s’assure le maillot rose

 

Le champion d’Italie Vincenzo Nibali s’est assuré à la veille de l’arrivée le maillot rose de leader du Giro après la 20e étape gagnée par l’Estonien Rein Taaeramae, samedi, au sanctuaire de Sant’Anna di Vinadio.

Il a manqué 15 kilomètres au Colombien Esteban Chaves, décroché par le Sicilien sur le haut du très difficile col de la Lombarde, sur le versant français, pour conserver son habit rose.

A l’arrivée inédite, à plus de 2000 mètres d’altitude, le grimpeur colombien a lâché plus d’une minute et demie au vainqueur du Tour de France 2014, en passe de gagner pour la deuxième fois le Giro.

Pour ce renversement complet de situation, six jours après un contre-la-montre catastrophique sur les pentes de l’Alpe di Siusi, le champion d’Italie a pu compter sur une très solide formation Astana.

«Toute l’équipe a été super. Je devrais faire un monument à Michele Scarponi», a déclaré Nibali à propos de son lieutenant, lui-même ancien vainqueur du Giro, déjà déterminant la veille dans le succès du Sicilien à Risoul.

Sous le soleil du Mercantour, Scarponi a durci l’allure dans le col de la Lombarde pour user Chaves, qui était annoncé affaibli par un refroidissement. Le Colombien a résisté à un premier démarrage de Nibali. Mais il a dû ensuite laisser partir le Sicilien, entouré par plusieurs motos.

Chaves a même été distancé ensuite par l’Espagnol Alejandro Valverde puis par un autre Colombien, Rigoberto Uran, alors qu’à l’avant, l’Estonien Tanel Kangert attendait Nibali pour lui assurer un relais précieux après son démarrage.

- Chaves garde son sourire -

Malgré toute sa combativité, Chaves a perdu encore du temps dans la montée finale, courte (2300 m) mais pentue (environ 10 %), pour se hisser jusqu’au sanctuaire de Sant’Anna di Vinadio, perché dans la montagne au fond d’une vallée sauvage des Alpes. Sans perdre pour autant le sourire.

«Je me suis donné à fond. Vincenzo était tout simplement plus fort que moi», a réagi le jeune Colombien (26 ans), qui n’est encore jamais monté sur le podium d’un grand tour (5e de la Vuelta 2015). «C’est seulement une course de vélo, il y a des choses plus importantes dans la vie. Je souris parce qu’il y a mes parents, pour la première fois en Europe, et ma fiancée. Je suis à la fois chanceux et heureux».

Valverde, qui s’est rapproché de Nibali dans les ultimes rampes, a gagné dans l’affaire une place sur le podium. L’Espagnol (36 ans), qui participe pour la première fois au Giro, a délogé le Néerlandais Steven Kruijswijk, opiniâtre malgré son trait de fracture à une côte suite à sa chute du col d’Agnel.

A la sortie d’Isola 2000, l’endroit choisi par Nibali pour lancer son offensive, Taaramae est passé lui aussi à l’attaque. C’est là, tout près de la frontière franco-italienne, que l’Estonien a distancé ses derniers compagnons d’une échappée lancée dès le premier des trois grands cols au programme (Vars, Bonette, Lombarde) pour s’en aller gagner cette spectaculaire étape.

«On a tout perdu hier (vendredi) avec la chute de Zakarin. J’étais près de lui, j’ai tout vu. C’était difficile de courir après ça», a déclaré Taaramae, ancien vainqueur d’étape sur la Vuelta (en 2011).

Nanti d’une avance de 52 secondes sur Chaves, Nibali n’a plus que 163 kilomètres à parcourir dans la dernière étape, sans aucune difficulté de relief, entre Cuneo et Turin. Trois ans après sa première victoire, les «tifosi» s’apprêtent à lui faire fête.