«Self-employment». C’était là le maître-mot de la présidente de la République, Ameenah  Gurib Fakim lors d’une cérémonie en l’honneur des lauréats de la cuvée 2015 à la State House, ce jeudi 26 mai. Elle a plaidé pour un changement de «mindset» et pour une meilleure collaboration entre les secteurs privé et public. Et, pour faire avancer les choses, elle a dit souhaiter que l’Etat, à travers le Budget, élabore des mesures pour mieux guider les jeunes vers l’entrepreneuriat. «Au moins 11 000 gradués se trouvent sur le marché du travail. Quelle est la capacité à créer de l’emploi ? Il faut réfléchir différemment pour booster l’entrepreneuriat», a-t-elle déclaré en substance.

Le conseil de la présidente aux lauréats ? «Un job pour la vie, cela n’existe pas. Il faut une nouvelle catégorie de personnes pour créer de nouvelles opportunités. Je vous conseille d’être les propriétaires de tout. Votre objectif doit être de devenir entrepreneur. Je suis une entrepreneur et c’est cela mon assurance. J’ai relevé le défi avec determination. Ecoutez cette voix intérieure qui vous parle…» 

Lors de son discours, sir Anerood Jugnauth a, lui, fait appel aux lauréats pour qu’ils contribuent au développement du pays après leurs études. «Je vous demande de dédier une partie de votre future carrière à servir votre pays», a-t-il soutenu.

Le Premier ministre a également évoqué l’introduction prochaine du Nine-Year Schooling en 2017. Avec cette réforme,  «nous nous assurons qu’aucun enfant ne sera laissé de côté dans ce nouveau système équitable».

La ministre de l’Education, Lee Devi Dookhun-Luchoomun, a également insisté sur le retour des lauréats au pays. «L’Etat débourse Rs 140 millions par an pour les lauréats. C’est la société qui vous a donné ce que vous êtes actuellement et il est de votre responsabilité de lui rendre la pareille en contribuant au développement du pays», a-t-elle expliqué.  

Qu’en pensent les lauréats ? «Je  vais commencer à Maurice puis je vais partir en Australie pour me lancer dans des études de comptabilité», confie Anne Mélanie Perrine, lauréate de Rodrigues, filière Economie. Mais reviendra-t-elle ? «Peut-être bien», répond-elle, évasive.

Olivier Wong Ten Yuen, qui était au Royal College de Curepipe, compte, lui, entamer des études d’ingénierie à Cambridge. Lui, lance un vibrant «oui» pour ce qu’il est de revenir au pays après ses études.