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1er Mai: premières manifestations dans le monde, incidents à Istanbul, défilé sous haute sécurité à Paris

1 mai 2016, 18:25

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1er Mai: premières manifestations dans le monde, incidents à Istanbul, défilé sous haute sécurité à Paris

 

Les premières manifestations traditionnelles du 1er Mai ont eu lieu dimanche matin à travers le monde, avec des échauffourées à Istanbul, alors qu’un défilé sous haute sécurité était prévu dans l’après-midi à Paris.

A Istanbul, la police a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser des manifestants en plusieurs endroits de la plus grande ville de Turquie, notamment autour de la célèbre place Taksim, foyer traditionnel de protestation.

En marge de ces échauffourées, un homme est mort écrasé apparemment accidentellement par un véhicule antiémeute, en traversant une rue du centre-ville, selon la police. Une trentaine de personnes ont été interpellées, selon l’agence de presse progouvernementale Anatolie.

Des militants du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) ont également été dispersés par la police, qui a mobilisé près de 25.000 hommes et bouclé de nombreuses rues en prévision de la fête du Travail, souvent l’occasion de heurts entre militants opposés au pouvoir et forces de sécurité.

En Russie, près de 100.000 personnes selon la police ont participé à Moscou à une grande parade organisée sur la Place Rouge, brandissant drapeaux et ballons sous le murs du Kremlin, rappelant les grandes parades de la défunte URSS. Plusieurs millions de manifestants étaient attendus dans tout le pays pour célébrer la fête des travailleurs, jour férié qui coïncide cette année avec la Pâque orthodoxe.

En Italie, une manifestation unitaire des trois principaux syndicats (CGIL, CISL et UIL) s’est déroulée dimanche matin, sous la pluie et sans incident, dans les rues de Gênes (nord-ouest), en présence d’environ 5.000 personnes, alors qu’un grand concert rock était prévu dans la soirée à Rome, place Saint Jean de Latran, haut-lieu des rendez-vous syndicaux.

En Suisse, des manifestations du 1er Mai ont eu lieu ou étaient prévues dans plus de 50 localités, notamment Genève et Zurich, sous la houlette des syndicats, pour dénoncer l’injustice sociale, la baisse des pensions et la majorité de droite, selon l’agence ATS. Des déprédations ont été signalées, notamment dans la ville de Limmat dans la nuit de samedi à dimanche.

En Corée du Sud, des dizaines de milliers de personnes ont protesté contre une réforme annoncée des conditions de travail, projet du président Park Geun-Hye et de son parti conservateur, qui prévoit de faciliter les conditions de licenciement.

En France, la fête du Travail se déroulait dans un climat particulièrement tendu, après deux mois de contestation contre un projet de loi sur le travail et de nombreuses manifestations émaillées de violences. Un défilé unitaire des syndicats, réunis pour la première fois en sept ans, était prévu dans l’après-midi.

Le gouvernement a adressé une ferme mise en garde aux éventuels «casseurs», et prévu toute une série de mesures pour éviter les débordements. Dans plusieurs villes de province, Marseille, Bordeaux, Toulouse ou Nantes, plusieurs milliers de personnes ont défilé dimanche matin dans le calme pour réclamer le retrait de cette loi travail.

En Autriche, le chancelier social-démocrate Werner Faymann a été accueilli par des huées réclamant sa démission alors qu’il s’adressait à une foule d’environ 80.000 personnes à Vienne et qu’il essayait de défendre la politique envers les migrants et pour l’emploi de la grande coalition avec les chrétiens-démocrates qu’il dirige.

La journée des travailleurs, célébrée dans de nombreux pays, est née à Chicago en 1886 à l’initiative d’un mouvement syndicaliste réclamant la journée de travail de huit heures.