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Paul Choy: le raconteur d’histoires

29 novembre 2015, 11:35

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Paul Choy: le raconteur d’histoires

Il connecte les hommes entre eux. La photographie est pour Paul Choy un «médium pour raconter des histoires». Et des histoires, il en a tout plein. Jusqu’à présent, il a fait quelque 200 photos pour le projet «Faces of Mauritius» qu’on peut voir à Pointe-aux-Canonniers et ce n’est que le début. «Le projet est lancé et c’est parti pour quelques années encore. Il y a tant de visages que je voudrais immortaliser à Maurice», lance cet artiste anglais qui vit à Maurice depuis 2011.

 

Ce père de deux enfants se décrit comme un «raconteur d’histoires». Il partage sa passion tel un conteur qu’on prend plaisir à écouter. Le photographe est pour lui comme un journaliste. Les deux racontent des histoires. «L’avantage avec la photographie, c’est qu’il n’y a pas de grammaire. Donc, je ne dois pas m’inquiéter de faire des fautes d’orthographe en racontant les histoires. Quand je raconte une histoire, je n’ai pas besoin de correcteur», explique-t-il en souriant.

 

 

À la galerie Paul Choy, des visages familiers ornent les murs. Les clichés crient avec force leur histoire. Serge Lebrasse, Michel Legris, Stéphane Buckland ou Vaco Baissac. À côté des photographies, on retrouve leur histoire, leur vécu ou leur anecdote. Philippe Edwin Marie, le célèbre sculpteur du Caudan plus connu sous le nom de PEM, nous dit au creux de l’oreille «qu’il ne trouve pas les pièces de bois mais ce sont les pièces de bois qui le trouvent.» Paul Choy fonctionne un peu de la même manière. Il ne décide pas à l’avance si ces clichés seront en noir et blanc ou en couleurs.Tout dépend de l’instant présent et des circonstances.

 

 

D’autres visages moins connus mais tout aussi parlants s’affichent à la galerie. La photo de Bryan sur la plage à Tamarin est pleine de vie et de joie. À la galerie, on retrouve également des scènes de vie à la plage, à Port-Louis, à China Town ou encore à Rodrigues. On n’y va pas uniquement pour contempler des photographies. On y va également pour «rencontrer des gens». La galerie est pour lui une autre façon de montrer son travail. «Rien ne remplace une photo imprimée. Celle qu’on peut toucher. Elle n’a rien de comparable avec le digital.»

 

Comme le photographe a beaucoup voyagé «pour rencontrer des gens et leur culture», on peut également admirer des clichés d’ailleurs. Des gens de Dubayy, de Paris ou de Londres. Comme la photo de ce vieil homme et la rivière. Ray a vécu pendant plus de dix ans sous l’un des ponts de la Tamise. Ray qui n’a plus toute sa tête connaît cependant cette fameuse rivière comme sa poche.

 

Des visages souriants, des yeux qui s’ouvrent sur la fenêtre de l’âme... Il ne fait aucun doute que le photographe ne fait qu’un avec ses sujets. «En me voyant avec la caméra, souvent les gens se crispent mais en leur parlant et en leur faisant raconter leurs histoires, ils se détendent et le naturel s’installe. Il faut se mettre à leur niveau et leur faire baisser leur garde pour qu’ils livrent leurs émotions.» Quand il prononce quelques mots en créole avec son accent si anglais, cela fait sourire, rire et détend l’atmosphère.

 

Étonnamment, il ne possède qu’un tout petit appareil, qu’on pourrait glisser au fond de la poche. Paul Choy préfère ce genre de caméra qu’il «peut trimbaler partout». Il ne mitraille pas les sujets. Il prend le temps de regarder autour de lui et voir ce qui peut être photographié. Petit conseil aux photographes : «Look twice and click once.»

 

Pour lui, la meilleure façon d’être mauricien est de faire des photos et de monter le projet «Faces of Mauritius». «Je ne peux apprendre à travers les livres. Pour apprendre, je dois aller à la rencontre des gens. Je parcours le pays avec ma caméra. La caméra est une bonne excuse pour entendre l’histoire de quelqu’un. J’arrête les gens dans la rue et je leur parle. »

 

Faces of Mauritius deviendra bientôt un projet multimédia comprenant un site web avec des vidéos et un livre. En attendant, rendez-vous à la galerie car on aime tous entendre de belles histoires.